2012
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Journal of the Canadian Historical Association ; vol. 23 no. 2 (2012)
All Rights Reserved © The Canadian Historical Association / La Société historique du Canada, 2013
David Wright et al., « Madness in the Archives: Anonymity, Ethics, and Mental Health History Research », Journal of the Canadian Historical Association / Revue de la Société historique du Canada, ID : 10.7202/1015789ar
Les historiens ont longtemps été contrariés par les défis que représente l’utilisation de dossiers médicaux comme sources historiques. Des questions éthiques concernant le statut et l’identité de patients décédés se profilent derrière de nombreuses questions méthodologiques et plusieurs problèmes d’interprétation. Quels droits ont les personnes décédées sur leur dossier médical? Quelles sont les obligations éthiques des chercheurs dans l’analyse de ces dossiers et, en particulier, leur devoir quant à la protection de l’anonymat des patients? Est-ce que les responsabilités des chercheurs diminuent à mesure qu’ils reculent dans le temps? Est-ce que les patients souffrant de troubles mentaux doivent être traités différemment par les chercheurs pour des raisons éthiques? Maintenant que les traitements offerts aux patients atteints de troubles mentaux à l’extérieur des asiles sont connus, est-ce qu’il y a une différence fondamentale entre le statut de ces patients et ceux qui sont institutionnalisés? Est-ce que la désignation de personnes comme étant « lunatiques » ou « idiotes » dans les certificats de décès ou les recensements demande une discrétion similaire? Est-ce que les préoccupations par rapport à la confidentialité sont en train de s’estomper face à l’importance de redonner aux personnes vulnérables leur individualité et de reconnaître leur agentivité? Cet article explore ces questions fondamentales pour les historiens de l’invalidité, de la médicine et de la société.