L’action syndicale à l’international vue du Sud : du global au local ou du local au global?

Fiche du document

Date

2013

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Relations

Ce document est lié à :
Relations industrielles ; vol. 68 no. 2 (2013)

Collection

Erudit

Organisation

Consortium Érudit

Licence

Tous droits réservés © Département des relations industrielles de l’Université Laval, 2013




Citer ce document

Armel Brice Adanhounme et al., « L’action syndicale à l’international vue du Sud : du global au local ou du local au global? », Relations industrielles / Industrial Relations, ID : 10.7202/1016318ar


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En Es

Ce texte propose une relecture du débat sur l’action syndicale à l’international entre la construction de coalitions globales et le développement de réseaux locaux. Il se base sur le récit des représentants syndicaux du secteur minier au Ghana et au Mexique. Les stratégies syndicales sont saisies sous les trois dimensions analytiques que sont les espaces de l’action syndicale à l’international, les modes d’interaction et le cadre de référence. L’objectif de l’article vise à comprendre comment les syndicats nationaux naviguent entre le local et le global, et les facteurs qui les poussent et les attirent vers les espaces transnationaux.Alors que les deux syndicats sont engagés dans un processus de renouvellement de leur action, leur stratégie transnationale diffère : les Ghanéens sont engagés dans le développement de nouvelles aptitudes et de nouveaux savoir-faire et les Mexicains dans la construction des coalitions. Ces constats suggèrent que l’action syndicale à l’international est fonction des contingences nationales. Primo, le syndicat ghanéen intervient surtout au niveau continental africain et privilégie le développement des compétences locales et nationales. De son côté, le syndicat mexicain est présent aussi bien au niveau continental nord-américain que transnational, notamment dans des campagnes de solidarité. Secundo, les Ghanéens entretiennent de faibles liens avec les autres syndicats. De l’autre, les Mexicains sont engagés dans un large répertoire d’action avec les syndicats nord-américains et les fédérations internationales. Tertio, les Ghanéens conçoivent leurs intérêts sur la base d’une forte identité clanique et définissent leur engagement international en termes de ressources. Pour leur part, les Mexicains bâtissent des coalitions transnationales sur la base d’une identité de classe.Allant au-delà de la dichotomie entre le local et le global, les stratégies syndicales à l’international sont socialement construites et localement enracinées. Elles s’expliquent par la dynamique de l’économie politique dans laquelle se trouvent insérés ces syndicats et les structures d’opportunité transnationale à leur portée.

Based on the account of trade union representatives from the mining sector in Ghana and Mexico, this paper offers a re-reading of the debate on transnational unionism between developing global coalitions and local networks. Trade union strategies are captured under three analytical fields: spaces of transnational unionism, modes of interaction, and frames of reference. The paper’s objective is to understand how national trade unions articulate the local and the global, and identify the factors that push and pull them into the transnational space.While trade unions in both countries have undergone a process of union renewal, their transnational strategy differs: Ghanaians are engaged in capacity building and Mexicans in coalition building. Strategies of transnational unionism are shaped by national contingencies. First, the Ghanaian trade union intervenes mainly at the African regional level through education and training programs for the rank and file, while the Mexican trade union is present at both the North-American regional and transnational levels, particularly through solidarity campaigns. Second, while Ghanaians maintain weak ties with other trade unions, the Mexicans are engaged in a wide repertoire of action with the North-American trade unions and international federations. Third, Ghanaians conceive their interests on the basis of a strong clan-based identity and see transnational unionism as a mean to increase their resources, while Mexicans build broader coalitions based upon class identity.In both cases, strategies of transnational unionism go beyond the dichotomy of the local and the global. They are socially constructed, locally embedded and are shaped by the dynamics of the political economy in which the trade unions are rooted and the supranational structures of opportunity available to them.

Este estudio propone una relectura del debate sobre la acción sindical al internacional que oscila entre la construcción de coaliciones globales y el desarrollo de redes locales. Se basa en el relato de representantes sindicales laborando en el sector de la minería en Ghana y en México. Las tres dimensiones analíticas que permiten distinguir las estrategias sindicales entre si son: los espacios de la acción sindical al internacional, los modos de interacción, y el marco de referencia. El objetivo del estudio es comprender cómo los sindicatos nacionales despliegan sus acciones entre los niveles local y global y analizar los factores que los empujan y los atraen hacia los espacios transnacionales.Ambos sindicatos están implicados en un proceso de renovación de sus acciones. Sin embargo, las estrategias desplegadas a nivel transnacional suelen ser diferentes: los Ghaneses se han dedicado al desarrollo de nuevas aptitudes y habilidades o destrezas, y los mexicanos se han involucrado en construir coaliciones. Estas constataciones sugieren que la acción sindical al internacional depende de contingencias nacionales. En primer lugar, el sindicato de Ghana concentra su acción principalmente a nivel continental de África y privilegia el desarrollo de competencias locales y nacionales. Por su lado, el sindicato de México está presente tanto en el ámbito continental norteamericano como transnacional, involucrándose en particular en campañas de solidaridad. En segundo lugar, los Ghaneses mantiene pocos vínculos con los demás sindicatos. Por su lado, los mexicanos amplían su repertorio de acción relacionándose con sindicatos norteamericanos y federaciones internacionales. En tercer lugar, los Ghaneses conciben sus intereses sobre la base de una fuerte identidad de clan y definen su implicación internacional en términos de recursos. Al revés, los Mexicanos construyen coaliciones transnacionales basándose en une identidad de clase.Más allá de la dicotomía entre los niveles local y global, las estrategias sindicales en el ámbito internacional son socialmente construidas y se enraízan a nivel local. Estas se explican por la dinámica de la economía política en la cual los sindicatos se encuentran insertados y las estructuras de oportunidad transnacional a su alcance.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en