1989
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Urban History Review ; vol. 17 no. 3 (1989)
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Andrée Lévesque, « Éteindre le Red Light : Les réformateurs et la prostitution à Montréal entre 1865 et 1925 », Urban History Review / Revue d'histoire urbaine, ID : 10.7202/1017631ar
Le quartier de la prostitution à Montréal, le Red Light, a longtemps fait l’objet d’efforts sporadiques pour être sinon éliminé du moins contrôlé, réglementé ou tout au moins circonscrit dans un espace donné. Les enquêtes sur la police, en 1905, 1909 et 1924, nous informent sur les positions officielles des forces de l’ordre et sur les activités des groupes de pression. Le Comité des Seize, fondé en 1917, incarne pendant presque une décennie les préoccupations des réformateurs sociaux soucieux d’éliminer le « vice commercialisé » dans la métropole. Il pouvait compter sur l’appui du Montreal Local Council of Women dont les membres s’intéressaient au problème de la traite des blanches et de la prostitution. Aux considérations morales s’ajoutèrent, surtout après la Grande Guerre, les inquiétudes soulevées par les maladies vénériennes. Ni l’abolitionnisme ni le réglementarisme ne s’imposèrent, mais régnait une tolérance accompagnée de la surveillance et du contrôle d’une situation qui accommodait un grand nombre d’intérêts liés au commerce dans le quartier du Red Light.