Les voyages outre-mer d’un nom : de Loreto en Italie à la Jeune-Lorette au Canada

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2011

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Revue d’histoire de l’Amérique française ; vol. 64 no. 3-4 (2011)

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Karin Vélez, « Les voyages outre-mer d’un nom : de Loreto en Italie à la Jeune-Lorette au Canada », Revue d’histoire de l’Amérique française, ID : 10.7202/1017972ar


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Au XVIIe siècle, des centaines de chapelles, hors du territoire de l’Italie, reçurent le nom de Loreto en mémoire de la célèbre basilique mariale sur la côte adriatique italienne. L’attribution de noms est souvent associée à l’occupation impériale ou culturelle. Mais j’adopte ici une autre position. Je démontre plutôt que les catholiques de différents empires et de cultures différentes s’inspirèrent spontanément du nom Loreto pour établir une confrérie au-delà des mers. Leurs réseaux improvisés révèlent un monde de l’époque moderne bâti sur des frontières poreuses et sur un terrain d’entente plutôt que sur la rigidité impériale monolithique. Dans cet article, j’étudie trois groupes dissemblables de passeurs autodésignés du nom Loreto : les marchands picènes de la région des Marches, en Italie, où se trouve la basilique ; des missionnaires jésuites français et espagnols qui ont dédié des chapelles à Notre-Dame de Lorette, ou Loreto, au Canada et au Mexique, respectivement ; et des convertis hurons de la mission de Lorette, près de Québec. Le catholicisme qu’ils partageaient rendait familiers les symboles étrangers et resituait ces acteurs dans le cadre d’un empire français (catholique). Pourtant, ces échanges compliquent aussi l’idée d’un monde atlantique « français », puisqu’ils montrent des catholiques du XVIIe siècle qui vont au-delà de leurs collectivités – italienne, française ou huronne – pour bâtir une communauté mondiale de frères et de soeurs dans la religion.

In the 1600s, hundreds of chapels outside Italian jurisdiction were named « Loreto » after the famed Marian shrine on Italy’s Adriatic coast. Nomenclature is often associated with imperial or cultural occupation. But I argue otherwise here. I demonstrate instead that Catholics of different empires and cultures spontaneously drew on the designation « Loreto » to establish brotherhood across the ocean. Their improvised linkages uncover an early modern world built on porous boundaries and common ground rather than monolithic imperial rigidity. In this paper, I consider three disparate groups of self-appointed Loreto networkers : Picene merchants of the Marche region of Italy, home to the namesake shrine ; French and Spanish Jesuit missionaries who dedicated chapels to Loreto in Canada and Mexico, respectively ; and Huron converts of the Lorette mission near Québec City. Shared Catholicism made foreign symbols familiar, resituating these actors within the bounds of a French (Catholic) empire. Yet these exchanges also complicate the idea of a « French » Atlantic, since they reveal seventeenth-century Catholics self-consciously reaching beyond Italian, French, and Huron ranks to build a global community of religious brethren.

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