2011
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Revue d’histoire de l’Amérique française ; vol. 65 no. 2-3 (2011-2012)
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Marie-Christine Giroux, « Accueillir, vêtir, nourrir, instruire, éduquer et soigner : la protection de l’enfance à l’Hospice Saint-Joseph des Soeurs Grises de Montréal (1854-1911) », Revue d’histoire de l’Amérique française, ID : 10.7202/1018242ar
Dans la seconde moitié du XIXe siècle à Montréal, la bourgeoisie montante s’intéresse de plus en plus à la misère quotidienne urbaine. Avec l’appui de l’élite cléricale, elle fonde quelques institutions destinées à certaines clientèles, comme les enfants victimes de l’industrialisation et de l’urbanisation. C’est dans ce contexte qu’Olivier Berthelet, bourgeois canadien-français, fonde l’Hospice Saint-Joseph de Montréal. En 1854, cette institution charitable passe aux mains des Soeurs Grises qui y accueillent principalement des « orphelines ». Dès lors, les religieuses cherchent à s’adapter aux besoins matériels, éducatifs et spirituels des familles, et ce, en composant avec les objectifs de régulation sociale à l’origine de l’institution. Dans le cadre de la société patriarcale, elles parviennent à administrer l’Hospice bien qu’elles se heurtent constamment à des problèmes de sous-financement et de manque de personnel. Ces difficultés récurrentes les mèneront graduellement à transformer la vocation charitable de l’institution jusqu’à ce qu’elle devienne l’École ménagère Saint-Joseph en 1911. À plusieurs égards, ce cas d’étude intéressant illustre bien les limites du réseau d’assistance catholique mis en place au milieu du XIXe siècle.