Le clergé paroissial et la coutume paysanne

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2013

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Port Acadie : Revue interdisciplinaire en études acadiennes ; no. 24-25-26 (2013-2014)

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François Ploux, « Le clergé paroissial et la coutume paysanne », Port Acadie: Revue interdisciplinaire en études acadiennes / Port Acadie: An Interdisciplinary Review in Acadian Studies, ID : 10.7202/1019125ar


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Cet article porte sur une catégorie particulière, et très nombreuse, d’érudits : les curés de village, qui consacraient leurs loisirs à étudier l’histoire, la vie religieuse, les traditions, et le folklore des paroisses où ils exerçaient leur ministère. C’est dans les années 1830-1840 qu’émerge en France la figure du prêtre monographe. À la Belle Époque, qui constitue l’âge d’or de l’érudition paroissiale, les auteurs de monographies paroissiales se comptaient par milliers. Si l’histoire locale se taillait, dans leurs travaux, la part du lion, certains prêtres – à l’image d’un Jean-Marie Guilloux, vicaire à Languidic (Morbihan) – proposaient des études fort détaillées du folklore paroissial. L’exposé s’organise autour d’un triple questionnement. Un premier axe concerne la mise au jour des fondements d’une disposition très générale, au sein du bas clergé rural, à s’investir dans les études locales. On mentionne les préoccupations d’ordre pastoral, les profits symboliques que pouvait engendrer l’activité scientifique. Surtout, la sensibilité ethnographique des curés de campagne prenait sa source dans un rapport particulier au groupe local et à la culture populaire, qu’on peut désigner comme un rapport de proximité distante : la relation des prêtres à la communauté paroissiale se caractérisait tout à la fois par une grande proximité physique et généalogique et une non moins considérable distance sociale et culturelle. Cette disposition des prêtres à établir une distance intellectuelle avec leur environnement immédiat était le produit de la position paradoxale qu’ils occupaient au sein du groupe local. L’intérêt du clergé pour les moeurs et traditions rustiques procédait également de la volonté de faire l’apologie d’une France rurale, enracinée, communautaire que menaçait le développement des agglomérations industrielles. On s’efforce enfin de montrer en quoi l’ensemble des dispositions intellectuelles qui étaient au principe d’une curiosité pour le folklore paysan a pu orienter le regard porté sur la société paysanne. À tout prendre, les paragraphes des monographies paroissiales consacrés aux coutumes locales nous en disent plus sur les observateurs que sur les objets étudiés.

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