1980
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Urban History Review ; (1980)
All Rights Reserved © Urban History Review / Revue d'histoire urbaine, 1980
Daniel Scott Smith, « A Malthusian-Frontier Interpretation of United States Demographic History Before c. 1815 », Urban History Review / Revue d'histoire urbaine, ID : 10.7202/1020691ar
Deux éléments fondamentaux ont marqué l’histoire des colonies britanniques en Amérique du Nord et des premiers temps des États-Unis : une poussée démographique de l’ordre de 3 p. 100, une croissance économique per capita inexistante. Ces caractéristiques diffèrent nettement des données économiques et démographiques des États-Unis du XIXe siècle et de l’expérience qu’ont connue d’autres sociétés. Ces particularités ont eu des conséquences importantes : le régime de type « Malthusian-frontier » explique en partie le rythme très lent de l’urbanisation, la stabilité de la disparité des revenus et le caractère conflictuel et élitiste de la vie politique. Malgré la cadence rapide de l’accroissement naturel, source de difficultés économiques, sociales et politiques, la migration vers les régions frontières a contribué à maintenir l’équilibre du système. L’exposé montre, à l’aide de données sur les villes de la Nouvelle-Angleterre à la fin du XVIIIe siècle, comment la migration a pu avoir un effet de régulation homéostatique, mais soutient aussi que les émigrants venus de régions plus peuplées ont été davantage repoussés qu’attirés. Plusieurs facteurs permettent d’expliquer cette « rigidité » du processus migratoire. Tout dans cet exposé démontre l’utilité d’une approche systématique de l’histoire démographique.