2013
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Recherches sociographiques ; vol. 54 no. 3 (2013)
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Sylvie Lacombe, « « Les enfants gâtés d’une province parasite. » : Perception du Printemps québécois dans trois quotidiens anglo-canadiens à grand tirage », Recherches sociographiques, ID : 10.7202/1021004ar
Notre contribution analyse des articles d’opinion – éditoriaux et chroniques – dans le Toronto Star, le Globe and Mail et le National Post durant les mois de mars à septembre 2012. La perception du Printemps québécois y est, dans l’ensemble, plutôt négative, les revendications des étudiants grévistes restant largement incomprises des éditorialistes et chroniqueurs, qui y voient une défense insensée d’intérêts étroits, un caprice d’enfants déjà choyés du fait de leur situation. Mais commenter les événements qui agitent le Québec au printemps 2012 conduit surtout les commentateurs à juger le « modèle québécois » et à se prononcer sur la différence québécoise dans l’ensemble canadien. Plusieurs chroniqueurs rattachent aussi cette agitation aux désordres que connaissent certains pays européens, notamment la Grèce, pour leur trouver des similitudes. Dans tous les cas, la différence québécoise n’inspire aucune bienveillance : au mieux, elle témoigne de l’inconscience et de l’irrationalité qui imprègnent les politiques publiques dans cette province ; au pire, elle est artificiellement maintenue au détriment de tous les contribuables canadiens. C’est ainsi que les étudiants grévistes apparaissent comme les enfants gâtés d’une province parasite.