Les drogues dans le projet autobiographique de Mötley Crüe

Fiche du document

Date

2012

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Relations

Ce document est lié à :
Drogues, santé et société ; vol. 11 no. 2 (2012)

Collection

Erudit

Organisation

Consortium Érudit

Licence

Tous droits réservés © Drogues, santé et société, 2012




Citer ce document

Hélène Laurin, « Les drogues dans le projet autobiographique de Mötley Crüe », Drogues, santé et société, ID : 10.7202/1021243ar


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En Es

La présence des drogues dans la musique populaire – le rock, tout particulièrement – n’a pas souvent été étudiée. Nous savons que les medicine shows du XIXe siècle et du début du XXe siècle, soit des spectacles ambulants vantant les vertus de différents médicaments, composés d’opiacés, de cocaïne ou d’alcool, ont contribué à faire du musicien un personnage voyageur, sans attache et aucunement ennuyé par les conventions sociales. De plus, les différentes lois sur les drogues entrées en vigueur aux États-Unis à partir de 1915 ont façonné la « toxicomanisation » des musiciens en en faisant des figures « hors la loi » et rebelles. Dans cet article, nous analysons comment les musiciens, eux-mêmes, comprennent leur consommation de drogues à travers leurs récits autobiographiques en prenant comme exemple le groupe Mötley Crüe. Ce groupe glam metal, très populaire au courant des années 1980, au style de vie décadent, présente candidement sa consommation de drogues dans son projet autobiographique qui est composé de six autobiographies publiées depuis 2001. En somme, selon leurs récits de vie, les membres du groupe consomment abondamment et au nom de « la fête », même si leur santé et leur intégrité physique (tout comme celles des autres) sont mises en péril. Pour quelles raisons continuent-ils à consommer autant de drogues s’ils s’humilient et se blessent ? En fait, la rébellion est une composante essentielle de l’identité même de Mötley Crüe et elle se construit à travers la consommation ostentatoire de drogues des membres du groupe. Cependant, leur rébellion constitue un individualisme extrême, une « bourgeoisie radicale » en quelque sorte, ne changeant absolument rien au fonctionnement de ce qu’ils affirment vouloir bouleverser, contribuant ainsi à la dépolitisation du rock.

The presence of drugs in popular music – in rock, particularly – has been understudied through the years. We know that, in the 19th and early 20th centuries, musicians took part in travelling medicine shows that touted the benefits of various remedies, many of which contained opiates, cocaine and alcohol. In turn, musicians became increasingly defined as itinerant, free characters untrammeled by social conventions. Then, by 1915, different laws controlling drugs contributed to musicians’ «addictization,» which gave rise to the musician-as-outlaw or rebel figure. In this article, I analyze how the musicians themselves make sense of their drug habits, via the Mötley Crüe’s autobiographical discourses. At the height of their popularity in the 1980s, glam metal band Mötley Crüe chased a lifestyle of decadence and rebellion. In their six-part written autobiographical project, band members document their rampant drug use as key to their pursuit of «the party.» Not surprisingly, this profuse drug consumption compromised the band mates’ (and others) well-being, through the neglect of personal hygiene rules, a lack of civic sense as well as the threat of symbolic (and real) violence. While Mötley Crüe’s abundant drug consumption supports their identity as decadent rebels, I conclude that the band’s true rebellion lies its celebration of extreme individualism or, what I term, «radical bourgeoisie» – a lifestyle that changes little of what the band claims to want to change and, in the process, contributes to rock’s depoliticization.

No se ha estudiado a menudo la presencia de drogas en la música popular, el rock en particular. Sabemos que los medicine shows [espectáculos de medicina] del siglo XIX y de comienzos del siglo XX, es decir, los espectáculos ambulantes que alababan las virtudes de diferentes medicamentos, compuestos de opiáceos, de cocaína o de alcohol, contribuyeron a hacer del músico un personaje viajero, sin lazos y que no estaba incomodado de ninguna manera por las convenciones sociales. Además, las diferentes leyes sobre las drogas que entraron en vigencia en Estados Unidos a partir de 1915 modelaron la “toxicomanización” de los músicos haciendo de ellos figuras “fuera de la ley” y rebeldes. En este artículo analizamos de qué manera los músicos mismos comprenden su consumo de drogas a través de sus relatos autobiográficos, tomando como ejemplo al grupo Mötley Crüe. Este grupo glam metal, muy popular durante los años 80, de un estilo de vida decadente, presenta inocentemente su consumo de drogas en su proyecto autobiográfico, compuesto por seis autobiografías publicadas desde 2001. En síntesis, y según sus narraciones, los miembros del grupo consumen de manera abundante y en nombre de “la fiesta”, aun cuando su salud y su integridad física (al igual que la de los otros) están en peligro. ¿Por qué razones continúan a consumir tantas drogas si se humillan y se hieren? De hecho, la rebelión es un componente esencial de Mötley Crüe y se construye a través del consumo ostentoso de drogas por parte de los miembros del grupo. Sin embargo, su rebelión constituye un individualismo extremo, una “burguesía radical” de alguna manera, que no cambia de ninguna manera el funcionamiento de lo que ellos afirman querer destruir, lo que contribuye a la despolitización del rock.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en