Automation, evolution or revolution

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1964

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Relations

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Relations industrielles ; vol. 19 no. 1 (1964)

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Tous droits réservés © Département des relations industrielles de l’Université Laval, 1964


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Jean-Paul Deschênes, « Automation, evolution or revolution », Relations industrielles / Industrial Relations, ID : 10.7202/1021369ar


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Résumé En Fr

In this article, the author analyses certain consequences of automation and its influence on university teaching and research.

La substitution de la machine à l'effort humain n'a rien de nouveau; déjà en 1661, un tisserand de Danzig avait mis au point un métier capable de fonctionner jour et nuit en faisant pendant moins de temps et à moins de frais plus de travail que l'homme. Le gouvernement local avait défendu l'emploi de cette machine pour protéger les travailleurs, mais l'inventeur, persistant dans son idée fut noyé en public par ses compagnons de travail.Cette tragique histoire n'a rien d'exceptionnel: elle illustre bien les deux aspects du progrès technologique : 1 ) la substitution de la machine au travail de l'homme et 2) l'opposition agressive des travailleurs devant cette nouveauté qui constitue une menace à leur gagne-pain. Le premier de ces deux aspects nous amène à établir la nature des changements technologiques et le second, à analyser leurs effets et leurs conséquences.LA NATURE DES CHANGEMENTS TECHNOLOGIQUESLe motif invoqué par l'inventeur de Danzig en substituant la machine à l'effort de l'homme est caractéristique du changement technologique. Dans toute manufacture ou usine, une certaine somme est investie dans des machines de tous genres et des travailleurs sont assignés à leur opération. Conséquemment, le produit fini est toujours le résultat de la machine et du capital d'une part et de l'effort humain d'autre part.Avec une machine donnée et un nombre déterminé d'hommes, le système homme-machine est en état d'équilibre et permet d'établir la contribution simultanée du capital et du travail dans la fabrication d'une unité. Si, comme conséquence de l'installation d'un convoyeur automatique, un certain nombre d'hommes préposés à la manipulation doit être éliminé, cela amène un changement qui modifie l'équilibre initial. Ainsi, la contribution du capital dans la fabrication d'une unité augmente en comparaison de la contribution du travail de l'homme.Dans un tel cas, le changement technologique amène une modification de l'équilibre entre capital et travail.Cependant, tout ce qui contribue à modifier cet équilibre capital-travail n'est pas dû forcément à un changement technologique. L'équilibre peut aussi être changé par une modification des coûts relatifs du capital et du travail ou par une meilleure utilisation de la machine existante ou suivant une substitution du capital par le travail. Dans ces trois cas, le facteur d'innovation qui est spécifique du changement technologique n'apparaît pas.Le changement technologique peut être défini comme une modification de l'équilibre capital-travail due à un changement dans les techniques de production d'une entreprise quand le système homme-machine opère à un point optimum, de telle façon que la contribution du capital augmente en comparaison de celle du travail dans la fabrication d'une unité de production.CONSÉQUENCESSi le capital se substitue au travail, c'est qu'il est plus économique de procéder ainsi et cela apportera trois conséquences : 1) Le coût de production des produits diminuera. Une réduction sur le prix s'ensuivra et le produit deviendra à la portée d'un plus grand nombre de gens. 2) Si la machine remplace les employés ils seront congédiés, au moins pour une courte période. 3) Les tâches des employés à l'intérieur de l'usine seront modifiées et devront s'adapter à la machine.Sans trop s'étendre sur les avantages de la mécanisation et de l'automation, il suffit d'ajouter qu'ils ont contribué à augmenter la productivité, à élever le niveau de vie et à placer sur le marché des produits que l'effort de l'homme seul aurait du mal à produire.L'AUTOMATION ET LES GRADUÉS D'UNIVERSITÉSIl faut ajouter à tout ceci quelques considérations sur les répercussions que peut avoir l'automation sur nos écoles de commerce et d'administration d'affaires. Il ne faut pas perdre de vue que les applications de l'électronique révolutionnent nos concepts traditionnels d'administration des affaires.Certains calculateurs électroniques ont des capacités qui s'apparentent aux facultés humaines. Ils peuvent se souvenir, apprendre d'une expérience passée et donner en très peu de temps une multitude d'instructions sur des sujets divers. Leurs capacités dépassent sur un certain point, celles de l'homme. En un instant, ils peuvent donner la réponse exacte à des calculs que ne pourrait établir l'intelligence humaine durant toute une vie.De telles machines détruisent les vieux concepts de tenue des livres, d'audition, de vérification, d'établissement d'inventaires et d'une foule d'autres opérations routinières dans les domaines fiscaux ou commerciaux. Ces méthodes de travail ont créé une révolution dans la façon conventionnelle de mener les affaires et ont complètement modifié les exigences imposées aux administrateurs d'entreprises.Avant l'avènement de l'électronique, les informations nécessaires à la marche des affaires étaient fournies laborieusement par les calculs souvent inexacts d'un commis de machines à rendement lent et à capacité limitée. Nous assistons maintenant à une révolution dans la technologie de l'administration. L'administrateur moderne n'a aujourd'hui qu'à peser sur des boutons pour obtenir immédiatement toutes les données essentielles à la bonne marche de l'entreprise. Le cerveau électronique donne une masse d'informations mais il faut encore savoir choisir entre elles.Parce que le cerveau électronique a donné la réponse à des problèmes qui seraient restés autrement insolubles, de nouvelles techniques d'analyse ont été créées dans l'administration telles que les programmes linéaires, les phénomènes d'attente, etc. Ces analyses qui nécessitent de longues équations mathématiques sont résolues, maintenant, par le cerveau électronique.Comme le note John T. Dunlop dans son livre: « The Manager of 1970 », « celui qui ne comprend rien aux techniques automatiques d'information est fortement handicapé et de là, la responsabilité des universités de former des hommes qui soient bien informés de ces techniques pour qu'ils puissent efficacement diriger l'entreprise moderne ».Les opérations de recherches qui peuvent se définir comme le résultat quantitatif d'un problème à partir de ses variables ne sont plus seulement aujourd'hui le lot du physicien ou de l'ingénieur, mais le sociologue, l'économiste et le comptable y sont souvent confrontés. Conséquemment, les nouvelles techniques industrielles exigent la coopération étroite de techniciens, de professionnels et de scientistes spécialistes dans diverses disciplines, mais pour qui les mathématiques seront la formation de base.

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