2013
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Urban History Review ; vol. 42 no. 1 (2013)
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Ann Marie F. Murnaghan, « The City, the Country, and Toronto’s Bloor Viaduct, 1897–1919 », Urban History Review / Revue d'histoire urbaine, ID : 10.7202/1022058ar
Il existe certaines structures urbaines qui illustrent les conceptions grandioses des bâtisseurs de villes du tournant du XXe siècle. À Toronto, le viaduc Prince Edward ou Bloor, qui en est un exemple, traverse la vallée de la rivière Don, l’un des éléments topographiques clés de Toronto, immortalisé par In the Skin of a Lion de Michael Ondaatje. Les plans de construction de ce viaduc ont été développés à partir de 1897, même si la construction n’a commencé qu’en 1913. Le cas du viaduc Bloor nous permet de considérer la mentalité progressiste de cette époque en nous donnant accès à la façon dont les discours de l’époque sur le rapport entre nature et culture et campagne et ville, se sont intégrés dans les discours entourant la planification de sa construction. Sur le plan technique, le viaduc était un exploit d’ingénierie enjambant trois vallées, qui facilitait la circulation entre l’est et l’ouest de la ville, ainsi que l’échange des denrées alimentaires et du bois de construction. Symboliquement, ce monument illustre la capacité des bâtisseurs de maîtriser la nature à l’aide d’un pont et ainsi de créer une image esthétisée de la nature au sein de la ville. Les plans et la construction de ce viaduc intègrent cette contradiction entre la maîtrise de la nature et l’amélioration de son accessibilité. L’exploration du symbolisme et des aspects matériels de ce monument rend d’autant plus remarquables les contradictions à l’égard de la nature dans le processus de construction de la nation.