Le changement social et la rhétorique traditionaliste : La qualification sociale de l’entrepreneuriat féminin à l’intersection des rapports sociaux de sexe, de classe et de colonialité

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2013

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Recherches féministes ; vol. 26 no. 2 (2013)

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Hélène Martin, « Le changement social et la rhétorique traditionaliste : La qualification sociale de l’entrepreneuriat féminin à l’intersection des rapports sociaux de sexe, de classe et de colonialité », Recherches féministes, ID : 10.7202/1022777ar


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Basée sur une recherche de terrain menée de 2002 à 2006 à Agadir (Maroc), cet article se développe autour de la question suivante : comment comprendre qu’une rhétorique traditionaliste (un appel à la tradition) contribue à encourager et à légitimer l’entrepreneuriat féminin (à valoriser le changement social)? Au cours des années 2000, en effet, l’entrepreneuriat féminin a émergé socialement en étant renvoyé à des valeurs considérées comme à la fois féminines et traditionnelles. Présenté comme une réponse possible à une « crise » sociale, vue telle une crise des « valeurs culturelles », il a été opposé à différentes figures d’« hommes démissionnaires ». Cependant, les positions des entrepreneures dans la hiérarchie sociale, à savoir leurs différentes conditions d’existence, les plaçaient dans des rapports différenciés, plus ou moins transgressifs, à l’égard du travail et des valeurs « traditionnelles » qui légitimaient généralement l’entrepreneuriat féminin. L’auteure montre ainsi que les actrices et les acteurs aménagent la tradition et instrumentalisent des catégories identitaires, tout en s’inscrivant de manière contrastée dans des rapports sociaux structurants.

Based on a fieldwork conducted between 2002 and 2006 in Agadir (Morocco), this article elaborates upon the following question : how can it be that a call for tradition accompanies social change? In the 2000, female entrepreneurship became socially visible being referred to both feminine and traditional values. Some said that it was an answer to a so-called « cultural crisis », illustrated with different resigning men figures, but it is not so simple. In fact, relations to labour and norms of female entrepreneurs depend on their positions on the social hierarchy. I show in this article, based on an intersectional approach of the female entrepreneurship, that the reference to tradition can be fuel for social change.

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