2013
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Cinémas : Revue d'études cinématographiques ; vol. 24 no. 1 (2013)
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Maurizio Corbella et al., « Sound Synthesis, Representation and Narrative Cinema in the Transition to Sound (1926-1935) », Cinémas: Revue d'études cinématographiques / Cinémas: Journal of Film Studies, ID : 10.7202/1023110ar
Depuis les débuts de la culture médiatique occidentale, la synthèse sonore a largement contribué à façonner notre conception culturelle du fantastique et de l’étrange. Contrepartie de la reproduction sonore, la synthèse sonore venait brouiller la distinction entre copie et original tout en préfigurant la réalité virtuelle grâce à sa capacité de créer des sons inédits, sans équivalent dans le monde acoustique. À la fin des années 1920, la recherche sur le son synthétique entre dans une période cruciale, alors que s’opère la transition du cinéma vers le son synchrone et que le contexte s’avère particulièrement propice à une redéfinition des paradigmes narratifs en place et à l’élaboration de standards pour la production de films sonores. La synthèse sonore apparaît dès lors comme un principe structurant au sein de genres tels que l’horreur et la science-fiction, dont la codification reposait largement sur l’usage d’une trame sonore synchronisée. Plus largement, la synthèse sonore questionne les implications fondamentales d’un réalisme qui serait fondé sur la transmission de la parole et la construction de paysages sonores.