Les Canadiens français, l’histoire et la démocratie : l’interprétation de Pierre Elliott Trudeau

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2000

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Mens : revue d'histoire intellectuelle de l’Amérique française ; vol. 1 no. 1 (2000)

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Pierre Trudeau s’emploie à dresser, au cours de la décennie 1950, un portrait fort critique de l’état de la démocratie au Canada français. À son avis, le peuple canadien-français a, de tout temps, fait de la démocratie une tactique, plutôt qu’un instrument privilégié de développement social. D’où, pour l’auteur, une tendance marquée chez les francophones à l’immoralisme social et politique, à la corruption et aux manigances électorales. Parce qu’ils ont en quelque sorte hérité du régime démocratique, qu’ils n’ont pas eu à combattre pour celui-ci, les Canadiens français n’ont jamais pu véritablement l’assimiler. Ils ont plutôt perverti le système, aidés en ce sens tantôt par le conquérant anglais, bien décidé à profiter de cette méconnaissance démontrée par la minorité vaincue, tantôt par l’Église catholique, pour qui la démocratie allait de pair avec socialisme, révolution, athéisme... Pour Trudeau, le temps est venu, à la fin des années 1950, de jeter aux orties ces anciens préjugés, pour enfin accueillir un régime véritablement démocratique, libéré de l’influence néfaste de ses détracteurs.

During the 1950's, Pierre Trudeau was highly critical of the state of democracy in French Canada. In his mind, French Canadians had always viewed democracy in a strategic and opportunistic fashion instead of embracing it as a tool for social development. Concretely, this opportunism expressed itself through electoral corruption and a distinct lack of social and political morality. French Canadians were unable to properly appreciate the merits of democracy because they had never been obliged to fight for it. Instead, they had, in a way, simply inherited it. Thus, they perverted a system they neither understood nor appreciated. In this endeavour, they were initially encouraged by the English conqueror, who exploited French Canada's lack of democratic experience to ensure his dominance, and by the Roman Catholic Church, which equated democracy with socialism, atheism and revolution. By the end of the fifties, it became clear to Trudeau that the time had come to reject these antiquated prejudices, French Canadians would have to move beyond their illiberal tendencies and embrace true democracy.

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