2013
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Diversité urbaine ; vol. 13 no. 1 (2013)
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David-Antoine Malinas, « L’action collective protestataire dans le Japon contemporain : analyse spatiale d’une tradition cachée », Diversité urbaine, ID : 10.7202/1024709ar
Depuis la crise des années 1990, une des transformations les plus importantes du Japon concerne le rôle de la société civile. Si de nombreuses études ont été réalisées pour analyser et réfléchir à la montée du bénévolat, peu de recherches ont analysé la dimension proprement politique de ce renouveau. Plus exactement, les travaux qui traitent de la dynamique des mouvements sociaux au Japon insistent surtout sur son déclin continu. Comment rendre compte alors du mouvement des sans-abri des années 1990, du très médiatique « haken mura (village des intérimaires) » de 2008, ou plus récemment encore d’actions de protestations localisées, mais intégrées au mouvement international des « indignés » ?Le recours à l’analyse spatiale permet de mettre en évidence que, même en période de faible activisme, certains sites peuvent être particulièrement politisés et assurer le maintien et le renouvellement de l’engagement. La mobilisation autour de la question de la pauvreté, si elle semble débuter au début des années 1990, possède ainsi toute une histoire, celle d’une fraction de la nouvelle gauche jusqu’alors oubliée.