2013
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Journal of the Canadian Historical Association ; vol. 24 no. 1 (2013)
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George Colpitts, « Itinerant Jewish and Arabic Trading in the Dene’s North, 1916-1930 », Journal of the Canadian Historical Association / Revue de la Société historique du Canada, ID : 10.7202/1025000ar
À compter de la fin du XIXe siècle et notamment pendant l’entre-deux-guerres, les « commerçants de fourrures libres » ont profité de l’amélioration des réseaux de transport pour développer leurs échanges commerciaux avec les Dénés des districts de l’Athabasca et de Mckenzie. Très habiles dans le classement des fourrures et soutenus par le crédit d’une industrie de la fourrure en expansion dans le sud, les marchands « ambulants » travaillaient en mode autonome et souvent de façon controversée aux côtés de grandes compagnies pelletières bien capitalisées, comme la Compagnie de la Baie d’Hudson. Un grand nombre de ces nouveaux venus étaient juifs. Le présent article avance que les Juifs et, dans une moindre mesure, les Libanais et autres commerçants arabes étaient devenus indispensables pour la modernisation du Nord canadien. Ils ont contribué à mettre en place une « zone de contact » entre les marchands ambulants et les Dénés où le mélange des notions de crédit, d’argent comptant et de vente de marchandises ont donné aux trappeurs autochtones du Nord les moyens de négocier librement le passage à la modernité pendant l’entre-deux-guerres. Cependant, vers la fin des années 1920, l’État, encouragé par les grandes entreprises dotées de capitaux permanents, a mis en oeuvre des politiques pour restreindre puis fermer cette zone de contact. L’histoire de la vente ambulante soulève donc des questions sur l’histoire du capitalisme dans sa longue durée et du néo-colonialisme économique correspondant dans le Nord canadien et sur leur incidence sur les Premières Nations.