2014
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Le Naturaliste canadien ; vol. 138 no. 2 (2014)
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Véronik de la Chenelière et al., « Restauration des habitats du lac Saint-Pierre : un prérequis au rétablissement de la perchaude », Le Naturaliste canadien, ID : 10.7202/1025070ar
La perchaude (Perca flavescens) du lac Saint-Pierre a connu un déclin majeur à partir du milieu des années 1990. La situation est devenue si critique que le gouvernement du Québec a décrété, en 2012, un moratoire de 5 ans sur les pêches commerciale et sportive. Si la pêche a contribué à cet effondrement, la perchaude a aussi souffert de la détérioration de ses habitats depuis les années 1950. L’analyse de l’utilisation du sol à partir de photographies aériennes, couplée à la modélisation des meilleurs habitats de reproduction dans la zone littorale, indique que 5 000 ha d’habitats printaniers ont été dégradés par plusieurs activités anthropiques. La disparition d’herbiers et la prolifération de cyanobactéries benthiques dans les zones de croissance des jeunes perchaudes, la diminution de la connectivité entre le lac et la zone littorale, l’implantation d’espèces exotiques, l’arrivée d’un nouveau prédateur aviaire et aussi le climat ont contribué à l’échec du recrutement et au déclin de la perchaude. Les constats de détérioration du lac Saint-Pierre indiquent que la situation ne s’améliorera que lorsque les espèces pourront se reproduire et se développer dans un milieu sain, ce qui nécessitera la restauration d’habitats, ainsi que l’amélioration de la qualité de l’eau et de la connectivité entre le lac et la zone littorale.