L’autopsie d’une crise de légitimité : La grève étudiante de 2012 et l’État

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2014

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Les Cahiers de droit ; vol. 55 no. 2 (2014)

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Mathieu Jean, « L’autopsie d’une crise de légitimité : La grève étudiante de 2012 et l’État », Les Cahiers de droit, ID : 10.7202/1025755ar


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Si l’affrontement entre le mouvement étudiant et le gouvernement libéral du Québec a pris une forme exacerbée au printemps 2012, c’est parce que l’ordre juridique incarné par le mouvement étudiant était en mesure d’opposer au gouvernement, qui tentait de le supprimer, une contre-légitimité puisée dans la démocratie directe ainsi que dans des pratiques réflexives et contre-hégémoniques. Le choc entre ces deux ordres juridiques a conduit à une crise de légitimité qui n’a finalement été résolue que par le ressourcement de la légitimité de l’État à travers le processus électoral. Ce type de sortie de crise a permis à l’État d’opposer sa prétention à l’universalité à un mouvement social fondé avant tout sur une rationalité communicationnelle intersubjective et qui laissait présager la recomposition d’un sujet politique oppositionnel.

The exacerbation of the confrontation between the student movement and the Liberal government [in Québec] can be ascribed to the fact that the legal order embodied by the student movement was able to set up against the government, which was attempting to quell the movement, a counter-legitimacy based on direct democracy and reflexive, counter-hegemonic practices. The clash between these two legal orders led to a crisis of legitimacy which, in the end, was only resolved by renewing the State’s legitimacy through the electoral process. This way out of the crisis allowed the State to oppose its claim to universality against a social movement founded above all on a communicative intersubjective rationality that prefigured the recomposition of an oppositional political subject.

Si el enfrentamiento entre el movimiento estudiantil y el gobierno liberal tomó una forma exacerbada, es porque el orden jurídico encarnado por el movimiento estudiantil podía oponerse al gobierno, el cual, por su parte, trataba de eliminarlo. Se conformaba pues, una contralegitimidad basada en la democracia directa, y en las prácticas reflexivas y contrahegemónicas. El choque entre estos dos órdenes jurídicos acarreó una crisis de legitimidad, que finalmente fue resuelta con la renovación de la legitimidad del Estado a través del proceso electoral. Este tipo de salida de crisis, le permitió al Estado oponer su pretensión a la universalidad a un movimiento social basado fundamentalmente en una racionalidad comunicacional intersubjetiva y que presagiaba la recomposición de un tema político oposicional.

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