Métissage, multi-appartenance, créolité à l’Île de La Réunion

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2014

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Anthropologie et Sociétés ; vol. 38 no. 2 (2014)

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Laurence Pourchez, « Métissage, multi-appartenance, créolité à l’Île de La Réunion », Anthropologie et Sociétés, ID : 10.7202/1026164ar


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Initialement déserte lors de son peuplement à partir de la seconde moitié du XVIIe siècle, l’Île de La Réunion a été peuplée de Français, de Malgaches puis d’Indiens, d’hommes (les femmes étant particulièrement minoritaires) originaires d’Afrique de l’Est, d’Asie, et même, pour quelques-uns d’entre eux, d’Australie et de Polynésie. Durant les premières années d’occupation de l’Île, les mariages entre individus d’origines différentes étaient tolérés « pourvus que ceux-ci fussent baptisés ». Les premiers enfants nés dans l’Île étaient « métis », mais le gouverneur d’alors fit proclamer « l’interdiction faite aux blancs d’épouser des négresses » et « l’interdiction faite aux femmes blanches d’avoir commerce avec des noirs ». Cet édit fut renouvelé par trois fois sans être suivi d’effet par la population. Cet article se propose de discuter des notions de métissage, de multi-appartenance et de créolité à l’Île de La Réunion. Notre propos sera d’examiner, à l’aide de quelques exemples pris notamment dans la médecine traditionnelle, la manière dont les racines des Réunionnais se sont développées ; dans le sens parfois, de l’affirmation d’une créolité en terme de métissage et de création culturelle, d’une multi-appartenance qui peut être revendiquée (être Réunionnais et Français et…) ou parfois niée au profit du choix d’une appartenance unique associée à des racines supposées.

Reunion Island was originally inhabited. Initially deserted when its population from the second half of the 17th century, by Europeans and Malagasy and Indians, men (women are particularly minority) originating from East Africa, Asia, or Australia and Polynesia. During the first years of occupation of the island, marriages between people of the same origin were tolerated « provided that they were baptized ». The first children born on the island were « mixed », but then the Governor proclaimed « the ban on whites marrying black women » and « the prohibition of white women to have intercourse with blacks ». This edict was renewed three times without being acted upon by the people. This article aims to discuss the notions of hybridity, of multi-membership Creole and the Reunion Island. Our purpose is to examine, through a few examples, including traditional medicine, how the roots of Reunion people have developed, in some sense, the assertion of Creole in terms of mixing and cultural creation, a multi-membership that can be claimed (be Reunion and French, and more) or sometimes denied the benefit of choosing a single membership associated with supposed roots.

Inicialmente deshabitada, no fue sino hasta la segunda mitad del siglo XVII que la Isla de La Reunión fue poblada por los Franceses, Malgaches y posteriormente Hindús, hombres (pues las mujeres eran particularmente minoritarias) originarios de África occidental, Asia e incluso, en algunos casos, de Australia y de Polinesia. Durante los primeros años de ocupación de la Isla, los casamientos entre individuos de orígenes diferentes eran tolerados « a condición de que estuvieran bautizados ». Los primeros niños nacidos en la Isla eran « mestizos », pero el gobierno de aquel entonces proclamó « prohibir a los blancos de casarse con las negras » y « prohibir a las mujeres blancas de tener comercio con los negros ». Dicho edicto fue renovado tres veces sin haber sido obtemperado por la población. Este artículo propone discutir las nociones de mestizaje, multi-membrecía y criollismo en la Isla de La Reunión. Ternemos el propósito de examinar, gracias a algunos ejemplos provenientes de la medicina tradicional, la manera en que las raíces de los habitantes de La Reunión se desarrollaron ; en este sentido, la afirmación de un criollismo en términos de mestizaje y de creación cultural, de una multi-membrecía que puede ser reivindicada (entre originarios de La Reunión, Franceses y…) o a veces negada en beneficio de la opción de una membrecía única asociada a origines supuestos.

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