« Cultures policières » et opérations internationales de paix

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2014

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Criminologie ; vol. 47 no. 2 (2014)

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Déployées par l’ONU dans les opérations de maintien de la paix depuis les années 1960, les forces de police – UNPOL – se sont vu attribuer toujours plus de responsabilités, assurant aujourd’hui un rôle primordial sur le théâtre de ces opérations. Confrontés à un environnement nouveau, ces policiers doivent se familiariser avec les enjeux politiques, les coutumes du pays hôte mais aussi collaborer avec des polices du monde entier dans le but de remplir efficacement leur mandat. Cette coopération est l’une des clés de la réussite de la mission et, par cet article, nous montrerons que celle-ci est un véritable défi à relever. À partir d’un échantillon de 36 entrevues conduites avec des policiers canadiens ayant participé à une ou plusieurs opérations de la MINUSTAH (Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti), nous analysons les pratiques quotidiennes et les stratégies utilisées en vue d’une pleine coopération internationale. L’hétérogénéité des polices internationales, ici appréhendées du point de vue des modalités de recrutement appliquées par les pays contributeurs, des compétences et cultures juridiques policières et des motivations poussant les policiers à partir en mission, tend à générer un climat de méfiance entre les UNPOL, parfois même un sentiment de frustration, qui augmente les coûts de transaction de la coopération policière, dommageable à l’application d’un mandat déjà complexe.

Since their first deployments in international peace operations in the 60s, police forces, or UNPOL, have seen their responsibilities expand. They are now seen as a crucial pillar of local capacity building. Confronted with new environments, police officers need to become familiar with new local contingencies and customs. Yet, they also have to adapt to their international colleagues and learn to cooperate efficiently with them. This is a key and challenging component of the implementation of their mandate. Based on 36 interviews conducted with Canadian police officers that have been deployed in the United Nations Mission for the Stabilization in Haiti (MINUSTAH), we focus on the daily practices and strategies they adopt in order to guarantee efficient police cooperation. The heterogeneity of the international contingents, considered here through various national practices with regard to recruitment ; the heterogeneity of the policing practices, and finally the candidates’ motivations to participate in such missions generates a climate of distrust and frustration within the UNPOL contingent. This increases the transaction costs among international contingents, thus hindering cooperation and further complicating the application of the UN mandate.

Desplegados por la ONU para las operaciones de mantenimiento de la paz desde los años 60, las fuerzas policiales UNPOL siempre se han visto atribuir más responsabilidades, asegurándose hoy un rol primordial sobre la escena de estas operaciones. Confrontados a un ambiente nuevo, estos policías deben familiarizarse con las cuestiones políticas, con las costumbres del país anfitrión, pero también con la colaboración con los cuerpos policiales del mundo entero, con el objetivo de cumplir eficazmente su mandato. Esta cooperación es una de las claves del éxito de la misión y, a través del presente artículo, mostraremos que ésta constituye un verdadero desafío a atravesar. A partir de una muestra de 36 entrevistas realizadas a policías canadienses que participaron a una o varias operaciones de la MINUSTAH (Misión de las Naciones Unidas por la Estabilización en Haití –en francés–), analizaremos las prácticas cotidianas y las estrategias utilizadas en pos de una plena cooperación internacional. La heterogeneidad de los cuerpos policiales internacionales, aprehendidos aquí desde el punto de vista de las modalidades de reclutamiento aplicadas por los países colaboradores, de las capacidades, de las culturas policiales y de las motivaciones que llevan a los policías a partir en misiones, tiende a generar un clima de desconfianza entre las UNPOL, a veces hasta el punto de ocasionar un sentimiento de frustración que aumenta los costos de transacción de la cooperación policial, que lo vuelve perjudicial para la aplicación de un mandato, ya de por sí complejo.

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