Se nourrir en foyer d’éducation : entre nécessité éducative et plaisirs commensaux

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2014

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Sociologie et sociétés ; vol. 46 no. 2 (2014)

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Laurence Ossipow, « Se nourrir en foyer d’éducation : entre nécessité éducative et plaisirs commensaux », Sociologie et sociétés, ID : 10.7202/1027148ar


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Les repas que nous avons observés et suivis en foyer ouvert d’éducation pour mineurs ne peuvent s’assimiler ni à un repas familial ni à un repas en cantine. Ils ont bien sûr une fonction nutritive, mais surtout socialisatrice et centralisatrice puisqu’ils permettent de rassembler au moins une fois par jour l’ensemble des adolescents fréquentant le foyer. À cette dimension se rajoutent les plaisirs commensaux (surtout à l’occasion de fêtes) et la nécessité éducative qui se concentre sur l’élaboration de menus et leur confection, sur les manières de table et sur la familiarisation à l’alimentation dite saine. Cet apprentissage, aussi important soit-il pour l’autonomie matérielle ou la future indépendance des personnes placées, est néanmoins considéré comme moins fondamental que ce qui permet de développer l’autonomie de la volonté, la communication et l’expression des émotions.

The meals we observed in juvenile centers aren’t family meals, nor schools meals. They are of course used to feed young women and men, but, above all, useful to gather, once a day, every one who is living in the juvenile center. In the daily routine or during holiday, parties or festivities, meals are moments to celebrate groups and individuals. Food is also an educational opportunity to learn how to compose and complete healthy, unexpansive and tasty menus. In addition, young people will be told how to behave and to improve their good manners. This learning allows them to develop a « material » autonomy based on hard skills and independency. This form of material autonomy is nevertheless not considered by young people and educators as much important as the « immaterial » autonomy based on soft skills which promote the art of « good » choices and balanced relationships.

Las comidas que hemos observado y seguido en hogares juveniles de educación para menores no pueden asimilarse ni a una comida familiar, ni a una comida en refectorio. Éstas tienen, por supuesto, una función nutritiva pero, ante todo, socializadora y centralizadora, pues permiten reunir al menos una vez al día al conjunto de adolescentes que frecuentan el hogar. A esta dimensión se agregan los placeres comensales (sobre todo con ocasión de las fiestas) y la necesidad educativa concentrada en la elaboración de los menús y su preparación, en las maneras de la mesa y en la familiarización con la alimentación llamada sana. Este aprendizaje, por importante que sea para la autonomía material o la futura independencia de las personas asignadas es, no obstante, considerado menos fundamental que el que permite desarrollar la autonomía de la voluntad, la comunicación y la expresión de las emociones.

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