2014
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Mémoires du livre ; vol. 6 no. 1 (2014)
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Véronique Adam, « La littérature alchimique (1550-1715) : écriture et savoir à la marge? », Mémoires du livre / Studies in Book Culture, ID : 10.7202/1027689ar
La littérature alchimique du milieu du xvie au début du xviiie siècle manifeste une tension entre une marginalisation subie, notamment politique et sociale, et une marginalisation voulue, induite par les choix d’écriture et d’anonymat de son auteur. Certains ouvrages alchimiques se servent de cette marginalisation, imposée ou volontaire, pour instaurer leurs propres autorités, soit en les cautionnant par des modèles institués, soit en leur donnant une apparence acceptable et légitime et en les dotant d’une polyvalence capable d’englober les autres savoirs. La persona de l’auteur se construit alors comme un passeur de savoir, conférant, en particulier au livre qui expose la genèse légitime mais merveilleuse de son savoir, une fonction symbolique qui permet de lire dans sa matérialité le signe de l’adéquation entre l’apparence du discours alchimique et le contenu qu’il révèle.