2012
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Recherches sémiotiques ; vol. 32 no. 1-2-3 (2012)
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Richard J. Parmentier, « Anthropological Encounters of a Semiotic Kind », Recherches sémiotiques / Semiotic Inquiry, ID : 10.7202/1027778ar
Publiées ici pour la première fois, les notes qui suivent ont d’abord été occasionnées par la visite de deux chercheurs à l’Université Brandeis, la médiéviste Brigitte Miriam Bedos-Rezak et l’helléniste Gregory Nagy. Nous y montrons comment les travaux novateurs de ces deux grands spécialistes fournissent, dans leurs domaines respectifs, des éclaircissements d’une grande valeur pour les anthropologues qui travaillent dans une optique sémiotique. L’argument de Bedos-Rezak est que l’usage des sceaux pour authentifier les documents à l’époque de la France pré-scolastique témoignage d’une conception sémiotique générale, voire d’une idéologie de l’“empreinte” dès le début du Moyen-Âge. Elle avance l’idée que les pratiques sémiotiques et les discours sur le signe de cette époque reflètent des tentatives ésotériques de dissimulation de la variabilité pragmatique des processus de signification en faveur d’une cohérence nostalgique. De façon similaire, l’insistance de Nagy sur l’importance des contextes de performance dans la formation des épopées homériques repose sur l’idée que l’idéologie sémiotique d’un “décentrage” radical, souvent évoqué par les hellénistes pour expliquer la mise en écriture de la tradition orale, masque en fait le cours toujours changeant de leur actualisation pragmatique.