2014
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Santé mentale au Québec ; vol. 39 no. 2 (2014)
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M. Evans et al., « Premières identifications d’un profil traumatique chez des patients hospitalisés en psychiatrie en Martinique », Santé mentale au Québec, ID : 10.7202/1027842ar
La population hospitalisée en psychiatrie apparaît davantage exposée à des événements traumatiques que la population française en général, avec plus particulièrement des agressions à caractère sexuel. Notre objectif principal est de décrire la population hospitalisée en psychiatrie et en particulier l’histoire traumatique des patients, les comorbidités associées (psychiatriques et addictologiques) ainsi que le niveau socioéconomique. Cette étude descriptive, transversale et rétrospective a été réalisée au Centre de crise du Centre Hospitalo-Universitaire de Martinique de février à juillet 2013. Un questionnaire socioéconomique, le Mini International Neuropsychiatric Interview 5.0, le Trauma History Questionnaire et le questionnaire Impact Events Scale-Revised (IES-R) ont été réalisés de façon aléatoire auprès de 49 des 143 patients admis sur cette période (soit 34,3 %). Dans notre échantillon, une moyenne de 6,5 types différents d’événements traumatiques a été établie (écart-type = 4,2) : 38,8 % des patients rapportent un traumatisme à la suite d’une catastrophe naturelle, et 38,8 % déclarent au moins une agression sexuelle. Parmi les 25 patients souffrant de syndrome de stress post-traumatique, 66,7 % ont subi une agression sexuelle dans l’enfance, avant l’âge de 10 ans (P = 0,01), et dans l’adolescence, entre 10 et 18 ans (P = 0,01). Ces résultats soulignent l’importance d’interroger systématiquement le profil traumatique, c’est-à-dire l’association entre les événements traumatiques et leur retentissement clinique.