2014
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Études littéraires ; vol. 45 no. 2 (2014)
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Amélie Dorais et al., « Les mots et les maux de Marseille : La Ville sans nom de Frédéric Valabrègue », Études littéraires, ID : 10.7202/1028983ar
Campé du côté de la Calanque de Maldormé, un SDF nommé Faria harangue et interpelle ceux qu’il appelle les « Innommables », c’est-à-dire les Marseillais (la ville fut privée de son nom durant quelques mois en 1794 par la Convention). Le choix décentré du lieu, la faconde et le caractère du personnage, le jeu sur l’intertexte (Le Comte de Monte-Cristo de Dumas et son abbé Faria), l’hétérogénéité générique (roman, monologue, résidus épiques) sont autant de moyens mis au service d’une critique des repères culturels, des schémas discursifs, du légendaire et des stéréotypes marseillais. C’est ainsi toute la rumeur sociale d’une ville qui est prise en écharpe, innervée par un orateur des quais qui, tour à tour, se révèle rhapsode, prédicateur ou prophète.