2014
Ce document est lié à :
Les ateliers de l'éthique ; vol. 9 no. 3 (2014)
Tous droits réservés © Centre de recherche en éthique de l’Université de Montréal, 2015
Alan Reynolds, « Animal Ethics and Politics Beyond the Social Contract », Les Ateliers de l'éthique / The Ethics Forum, ID : 10.7202/1029066ar
Cet article est divisé en trois sections. Tout d’abord, je décris la grande pluralité des opinions existant sur les questions de l’éthique animale, montrant que nos désaccords sur le sujet sont profonds. Cette réalité du pluralisme raisonnable en matière d’éthique animale pose un problème politique. Selon la tradition libérale dominante de la philosophie politique, une faction de personnes ne peut imposer ses valeurs à une autre faction qui rejette raisonnablement ces valeurs. Au lieu de cela, nous sommes obligés de justifier nos actions politiques en utilisant des raisons que tout le monde peut accepter. Ainsi, dans la seconde section, je suggère que notre condition de pluralisme raisonnable nous mène à une forme de contractualisme. La tradition du contrat social est justement apparue comme une tentative de réfléchir à la façon dont une société caractérisée par un profond désaccord moral peut néanmoins s’entendre sur les principes fondamentaux de la justice. Dans cette section, je montre que, bien que la tradition du contrat social semble offrir les meilleurs outils pour définir la manière de traiter le désaccord moral, elle ne parvient pas à nous aider à réfléchir aux questions essentielles de l’éthique animale. Dans la dernière section, je suggère quelques façons susceptibles de permettre à la philosophie politique de dépasser le contractualisme dans sa réflexion sur cette question, ceci comprenant l’adoption d’un style de politique agonistique.