Décisions policières sous la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents. L’influence du sexe et de l’apparence ethnique

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2015

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Criminologie ; vol. 48 no. 1 (2015)

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La question du profilage est régulièrement soulevée lorsqu’il est question d’intervention policière. Plusieurs analyses ont en effet conclu que certains groupes de personnes, comme les Noirs et les hommes, étaient surreprésentés parmi les individus arrêtés ou interpellés par la police. Les travaux de Steffensmeier et ses collègues ont démontré que la situation pouvait être encore plus complexe : ils ont proposé que certaines caractéristiques individuelles interagissent entre elles et que leur effet sur la sévérité des acteurs du système judiciaire soit multiplicatif plutôt qu’additif. Cette étude vise à tester l’effet d’interaction entre le sexe et l’origine ethnique, deux composantes visibles de l’identité d’un individu. Plus spécifiquement, l’étude porte sur la décision de recourir à des mesures extrajudiciaires à l’endroit d’adolescents ayant commis des vols simples de moins de 200 dollars dans une grande ville canadienne, comme le permet la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents (LSJPA) (n = 1647 décisions). Les résultats indiquent que les garçons non blancs sont de 1,7 à 2,0 fois moins susceptibles que les autres de bénéficier de mesures extrajudiciaires, à infraction similaire. Les trois autres groupes (garçons blancs, filles blanches, filles non blanches) ne se distinguent pas entre eux. En conclusion, l’analyse suggère que ces pratiques ne découleraient pas tant de la malveillance des policiers que de directives favorisant l’arrestation d’une plus grande proportion de garçons non blancs.

The matter of racial profiling is often raised when discussing police intervention. Many analyses have, indeed, shown that certain groups within society, such as Blacks and men, are overrepresented in the population of arrested or intercepted individuals. Moreover, Darrell Steffensmeier and his collegues, who have focused some of their work on this concern, demonstrate a much more complex situation than initially anticipated : they suggest that certain individual characteristics interact with one another, leading to multiplied, rather than simply added, effects on the severity of judicial decision-makers. In this regard, the present study seeks to test the interaction between gender and ethnic appearance, two visible components of an individual’s identity, on police decision-making. Concretely, the study focuses on the decision to resort to extrajudicial measures for adolescents intercepted for shoplifting incidents totaling 200$ or less in a large Canadian city, as allowed by the Youth Criminal Justice Act (YCJA) (n = 1647 decisions). Results show that, for equivalent offences, non-white adolescent boys are between 1.7 and 2.0 times less likely than other youth to benefit from extrajudicial measures. The other three groups of adolescent offenders (white boys, white girls, non-white girls) are not statistically different from one another. In conclusion, the analysis suggests that such treatment of juvenile offenders by police does not seem to derive from police malice but rather from judicial policies favouring the arrest of a greater proportion of non-white boys.

El tema del perfilado es regularmente planteado cuando se trata de intervención policial. De hecho, varios análisis han concluido que ciertos grupos de personas, como los negros y los hombres, están sobre-representados en el universo de individuos arrestados o interpelados por la policía. Los trabajos de Steffensmeier y sus colegas demuestran que la situación podría ser aún más compleja : ellos proponen que algunas características individuales interactúan entre ellas y que su efecto sobre el grado de severidad de los actores del sistema judicial es sobre todo multiplicativo, más que aditivo. Este estudio tiene como objetivo evaluar el efecto de interacción entre el sexo y el origen étnico, dos componentes visibles de la identidad de un individuo. Más específicamente, el estudio trata sobre la decisión de recurrir a medidas extra judiciales contra adolescentes que cometieron hurtos de menos de 200 dólares en una ciudad grande en Canadá, tal y como lo permite la Ley sobre el sistema de justicia penal para adolescentes (LSJPA) (n = 1647 decisiones). Los resultados arrojan que, habiendo cometido una infracción similar, los chicos no blancos son entre 1,7 y 2,0 veces menos susceptibles que los otros de beneficiarse de medidas extra-judiciales. Los tres otros grupos (chicos blancos, chicas blancas, chicas no blancas) no se diferencian entre sí. En conclusión, el análisis sugiere que estas prácticas no resultarían tanto de la malicia policial, sino de directivas que favorecen el arresto de una proporción más grande de chicos no blancos.

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