Les deux corps du droit. La nature et le rôle du droit dans la pensée de Claude Lefort

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2015

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Politique et Sociétés ; vol. 34 no. 1 (2015)

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Augustin Simard, « Les deux corps du droit. La nature et le rôle du droit dans la pensée de Claude Lefort », Politique et Sociétés, ID : 10.7202/1030101ar


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On rend souvent hommage à Claude Lefort pour avoir avancé une compréhension originale de la démocratie, qui met en son centre une réflexion sur le droit en rupture avec l’individualisme libéral et l’anti-juridisme marxiste. Même si cette réflexion a connu un certain écho dans les années 1980, elle a été largement ignorée par les efforts subséquents pour renouveler la théorie politique sur la base d’une relation « co-originaire » (Habermas) entre démocratie et droits fondamentaux. Comme cet article cherche à le montrer, ce fait tient pour une part à la singularité du contexte politico-intellectuel français, mais aussi et surtout à une difficulté fondamentale quant à la manière d’approcher l’objet « droit ». La réflexion de Lefort s’efforce en effet de combiner deux compréhensions du droit (comme médium et comme institution) qui ne sont pas parfaitement congruentes, même si elles informent toutes deux sa conception de la démocratie. Il en résulte un va-et-vient constant entre un registre agonistique, inspiré par l’oeuvre de Machiavel, et un registre « libéral », insistant sur le caractère formel et « désincorporé » du droit. C’est sur ce dernier point que les propos de Lefort conservent quelque chose d’ambigu et d’inachevé.

Political theorists often attribute to Claude Lefort a unique concept of democracy, relying on a re-interpretation of law that rejects both liberal individualism and Marxism’s anti-legalism. Although this reflection has had an audience in the 1980s, it was largely ignored by subsequent efforts to expose the “co-originarity” (Habermas) of democratic politics and fundamental rights. As this article will argue, this was partly due to the peculiar political and intellectual context then prevailing in France, but also and above all to an intrinsic difficulty in the way Lefort approaches the very nature of “law.” He tries to combine two perspectives on law (law as a medium and law as institution) that are not wholly congruent, although both imbue his concept of democracy. As a result, his ideas on law are always wavering between an agonistic register, inspired by Machiavellian politics, and a “liberal” register, focusing on law’s formalism and “disincorporatedness.” It is precisely on this point that Lefort’s thought seems somewhat incomplete and ambiguous.

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