Le territoire des ombres. Pour n’en jamais finir avec les hommes imaginaires du cinéma…

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2014

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Cinémas : Revue d'études cinématographiques ; vol. 25 no. 1 (2014)

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Gaëlle Lombard, « Le territoire des ombres. Pour n’en jamais finir avec les hommes imaginaires du cinéma… », Cinémas: Revue d'études cinématographiques / Cinémas: Journal of Film Studies, ID : 10.7202/1030234ar


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Le cinéma propose un reflet des choses qui le contraint à se conjuguer au passé même s’il nous invite à le vivre comme un présent. C’est ce qui en fait le lieu idoine de l’incarnation de la mémoire : depuis les débuts de leur histoire, les films proposent des modalités de représentation différentes du retour et de la persistance de ce qui a été dans ce qui est. Si la figure du spectre (cet être translucide, voire transparent, qui rappelle le vivant qu’il a habité) s’est imposée comme la plus à même de remplir cette fonction, et ce, sous diverses formes témoignant d’une réflexion du médium sur lui-même, ses attributs ont su dépasser le cadre du fantastique pour s’incarner dans des procédés cinématographiques (flash-back, anaphores musicales, surimpressions) qui traduisent certains mécanismes de la vie psychique et qui engagent à une lecture anthropologique du cinéma dans le sillage du livre d’Edgar Morin, Le cinéma ou L’homme imaginaire. De fait, si la possibilité de représenter la mémoire permet de réfléchir à sa spécificité, la réciproque est pareillement vraie, car rien ne nous éclaire plus sur l’homme, éveillé ou assoupi, présent, passé ou futur, que l’analyse de ses créations.

The cinema offers a reflection of things which constrains it to the use of the past tense, even as it invites us to experience it in the present. This is what makes it the fit site for embodying memory: since the beginning of film history, films have offered different ways of depicting the return and continuance of what was in what is. While the spectre (that translucent and at times transparent being who calls to mind the living body it inhabited) took on the role of the figure most apt to carry out this function, in diverse forms in which the medium reflected upon itself, its attributes went beyond the framework of the fantastic to be embodied in those filmmaking techniques (flashbacks, musical anaphora, superimpositions) which convey certain mechanisms of our psychic lives and engage an anthropological reading of cinema similar to that of Edgar Morin in his book The Cinema, or the Imaginary Man. Thus while the possibility of depicting memory makes it possible to think about its specificity, the converse is also true, for nothing tells us more about man, whether awake or dozing, present, past or future, than an analysis of his artistic creations.

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