2014
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Laval théologique et philosophique ; vol. 70 no. 3 (2014)
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Pierluigi Piovanelli, « Odio humani generis : Apocalypticiens messianistes et historiens intégrés à l’époque des Guerres des Judéens », Laval théologique et philosophique, ID : 10.7202/1032786ar
Tacite est le seul témoin explicite d’une persécution des « chrétiens » de Rome à la suite du célèbre incendie de la capitale, en 64 de notre ère, une catastrophe dont la population aurait attribué la responsabilité criminelle à l’empereur Néron, si les adeptes de cette « superstition pernicieuse » originaire de la Judée n’avaient pas été opportunément identifiés comme les coupables. Si, d’un côté, il est facile de comprendre la nécessité pour le pouvoir impérial de trouver rapidement des boucs émissaires, de l’autre, il n’est pas aisé de concevoir les raisons qui firent que le choix se porte sur les membres d’un groupe sectaire judéen tout à fait marginal. L’examen de quelques textes clés de Flavius Josèphe et des écrits apocalyptiques contemporains permet de mieux comprendre quelles étaient les attentes des milieux radicaux judéens et quelle était la perception que les Romains pouvaient avoir de ceux qui, à leurs yeux, n’étaient que des agitateurs et des brigands.