Les politiques de formation professionnelle dans les services à domicile. Influence de la structure de marché et du dialogue social en France et en Belgique

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2015

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Relations

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Relations industrielles ; vol. 70 no. 3 (2015)

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Étienne Cognard, « Les politiques de formation professionnelle dans les services à domicile. Influence de la structure de marché et du dialogue social en France et en Belgique », Relations industrielles / Industrial Relations, ID : 10.7202/1033409ar


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Cet article étudie les politiques de formation professionnelle négociées par les partenaires sociaux des secteurs belge et français des services à domicile. Une attention particulière est accordée aux parcours professionnels offerts aux aides-ménagères à domicile. Ces parcours sont quasi-inexistants en Belgique, mais beaucoup mieux construits en France. Notre analyse comparative qualitative montre que deux principaux facteurs expliquent cette différence d’approche de la formation continue. Le premier est le type d’activités subsidiées par l’État dans le cadre des politiques d’emploi centrées sur le développement des services à domicile. La France se distingue de la Belgique par l’inclusion de l’aide à domicile et de la garde d’enfant. Dans la mesure où les prestataires « titres-services d’aide-ménagère » ne proposent pas ces deux types de services à domicile, ils n’ont pas intérêt à promouvoir des formations sectorielles qualifiantes. En France, les employeurs des services à la personne ont soutenu la mise en oeuvre de dispositifs sectoriels certifiant ou diplômant vers l’aide à domicile et la garde d’enfant, deux évolutions possibles pour les aides-ménagères. Le second facteur est la structure du dialogue social sectoriel. En Belgique, la concentration des aides-ménagères titres-services dans une seule commission paritaire spécifique rend plus difficile la construction de parcours professionnels par les partenaires sociaux sectoriels. En France, la concurrence économique et politique entre les trois branches des associations, entreprises et particuliers-employeurs stimulent, au contraire, la volonté des partenaires sociaux, employeurs en tête, de développer des politiques sectorielles cohérentes. L’effet pervers de cette concurrence est, toutefois, la réticence à organiser des mobilités interbranches.

This article raises the issue of further training policies negotiated by social partners in the French and Belgian home service sectors. Particular attention is paid to the career pathways available for home cleaners. These pathways are almost inexistent in Belgium but well-designed in the French sector. Our qualitative comparative analysis shows that two main factors explain the difference in how both home service sectors view further training. The first relates to the type of state-subsidized activities with a view to promoting home services and reducing unemployment. Unlike Belgium, the French government has introduced home help and child minding as part of the home service sector. Since the Belgian providers under the service voucher system (‘titre-service’) do not offer any of these home services, they have no interest in promoting further training leading to a qualification. In France, employers in the personal service sectors have supported the implementation of relevant sectoral training arrangements enabling home cleaners to move towards home help, child minding, and even beyond both these natural career pathways. The second explanatory factor involves the structure of sectoral social dialogue. In Belgium, the concentration of home cleaners in a single specific bipartite committee makes it difficult for the sectoral social partners to construct professional pathways. In France, the economic and political competition between the three sectors of associations, for-profit companies, and household employers stimulates the willingness of social partners, foremost employers, to develop consistent sectoral training policies. The negative effect of this competition is however the reluctance to organize cross-sector mobility of skills and qualification.

Este artículo estudia las políticas de formación profesional negociadas por los actores sociales de los sectores de servicios a domicilio en Francia y Bélgica. Una atención particular es acordada a las trayectorias profesionales ofertas a las empleadas domésticas. Esas trayectorias son casi inexistentes en Bélgica, pero mucho mejor construidas en Francia. Nuestro análisis comparativo cualitativo muestra que dos principales factores explican esta diferencia de enfoque de la formación continua. El primero es el tipo de actividades subvencionadas por el Estado en el cuadro de las políticas de empleo centradas en el desarrollo de servicios a domicilio. La Francia se distingue de la Bélgica por la inclusión de la ayuda a domicilio y la guardería de niños. En la medida que las prestatarios “títulos servicios de ayudante doméstica” no proponen esos dos tipos de servicios a domicilio, ellos no tienen interés a promover las formaciones sectoriales de calificación. En Francia, los empleadores de servicios personales han sostenido la implantación de dispositivos sectoriales de certificación o de obtención de diploma de la ayuda doméstica y del guardado de niños, dos evoluciones posibles para las ayudantes domésticas. El segundo factor es la estructura del dialogo social sectorial. En Bélgica, la concentración de ayudantes domésticas títulos-servicios en una sola comisión paritaria específica hace más difícil la construcción de trayectorias profesionales por los actores sociales sectoriales. En Francia, la concurrencia económica y política entre las tres ramas de asociaciones, empresas y particulares-empleadores estimulan, al contrario, la voluntad de los actores sociales, principales empleadores, de desarrollar políticas sectoriales coherentes. El efecto perverso de esta concurrencia es, sin embargo, la reticencia a organizar movilidades inter-ramas.

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