À la recherche du social perdu, ou le maniérisme du déclin

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1988

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International Review of Community Development ; no. 20 (1988)

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Didier Renard, « À la recherche du social perdu, ou le maniérisme du déclin », Revue internationale d’action communautaire / International Review of Community Development, ID : 10.7202/1034115ar


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Il y a crise du social en ce sens que les modalités de financement du secteur sont obsolètes et que leur inévitable transformation est douloureuse, ou encore dans le sens que l’appauvrissement général de la société retentit plus visiblement sur la situation de ceux qui y étaient déjà le plus mal intégrés. Mais ces changements n’ont rien que de normal. Quant aux savoirs, aucune frontière naturelle ne sépare leurs aspects institutionnels de leurs aspects intellectuels. Le sentiment de leur éparpillement va de pair avec le morcellement des institutions qui les symbolisent. Mais cet émiettement a toujours existé et l’on peut émettre quelques craintes vis-à-vis de l’idéal du paradigme unificateur. La domination intellectuelle d’une idée s’accompagne trop souvent de la domination institutionnelle de ceux qui la soutiennent pour qu’on puisse appeler de telles situations de ses voeux. Alors de quelle crise des savoirs parle-t-on ? Les sciences sociales n’ont-elles pas toujours connu cet éclatement ? Cette prétendue crise pourrait plutôt participer du continuel mouvement des idées, sans qu’il faille y voir aucune rupture qualitative. Peut-être même la tendance est-elle à plus d’unité qu’il n’y en eut jamais.

There is a crisis of the social in the sense that the modes of financing of the sector are obsolete and that their inevitable transformation is painful, and also in the sense that the society's general empoverishment affects more visibly the situation of those that were already the most badly integrated. But these changes are only normal. As for the knowledge, no natural frontier separates their institutional aspects from their intellectual aspects. The feeling that they are scattering goes hand in hand with the splitting up of the institutions that symbolize them. But this dispersion has always existed, and also we could point to some fear about the ideal of a unifying paradigm. Because the intellectual domination of an idea is often accompanied by the intellectual domination of those that support it, we can not wish for such a situation. So which crisis of knowledge are we talking about? Have not the social sciences gone through that break-up yet? That so-called crisis could rather partake of the continuous evolution of ideas, and involve no qualitative break. Maybe the trend is to even more unity than was ever the case.

Se podria hablar de crisis de lo social en cuanto las modalidades de financiamiento del sector están obsoletas y en cuanto que su transformación inevitable es un proceso doloroso, o en el sentido que el empobrecimiento general de la sociedad impacta sobre todo en la situación de aquéllos que eran ya los peor integrados. Pero estos cambios no tienen nada de anormal. En el caso de los conocimientos estructurados, ninguna frontera natural separa sus aspectos institucionales de sus aspectos intelectuales. El sentimiento de su dispersión va de par con la fragmentación de las instituciones que los simbolizan. Pero esta fragmentación siempre ha existido, y es posible tener serias reservas sobre el ideal del paradigma unificador. La dominación intelectual de una idea se acompaña demasiado frecuentemente de la dominación institucional de los que la defienden como para que tales situaciones sean deseables. ¿A qué crisis de los conocimientos estructurados nos referimos? ¿No es acaso cierto que las ciencias sociales siempre han conocido esta fragmentación? Esta pretendida crisis podia ser más bien un reflejo del movimiento continuo de las ideas, sin que sea necesario verla como una ruptura cualitativa. Tal vez la tendencia apunta a una mayor unidad que la que jamás haya existido.

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