L’auteur analyse un axe identitaire sous-théorisé dans les approches féministes intersectionnelles francophones, soit l’identité de genre (cis/trans), pour favoriser les solidarités entre féministes et transactivistes. Son propos s’articule autour de la question suivante : quelles sont les différentes définitions féministes du sexe/genre et quelles implications politiques ont-elles pour penser les réalités trans? Pour y répondre, l’auteur propose une typologie de quatre paradigmes d’interprétation du sexe/genre. Après avoir présenté leurs caractéristiques, il montre leur influence sur les stratégies politiques mises en avant par les féministes qui s’en réclament. Puis il procède à une analyse des conséquences de l’adoption de ces paradigmes sur les alliances entre féministes et transactivistes. Si la thèse défendue est que le paradigme du constructivisme social subversif offre une conceptualisation plus positive des transidentités, l’auteur soutient cependant que les autres paradigmes ne peuvent être rejetés sans s’interroger préalablement sur leurs mobilisations, leurs transformations et leurs métissages par les militantes et les militants sur le terrain.
The author examines an under-theorized identity axis in Francophone intersectional feminist approaches, gender identity (cis/trans), to promote solidarity between feminists and transactivists. His argument focuses on the following question : what are the different feminist definitions of sex/gender and their political implications on the conceptualization of trans realities? The author proposes a typology of four interpretive paradigms of sex/gender to answer this question. After presenting their characteristics, he shows their influence on political strategies favoured by feminists who subscribe to them. He then analyzes the consequences of adopting these paradigms on alliances between feminists and transactivists. While he defends the thesis that the paradigm of subversive social constructivism offers a more positive conceptualization of transidentities, he also argues that other paradigms cannot be disregarded without first questioning their mobilization, transformation, and hybridization by activists in the field.
En este artículo se analiza un eje identidario sub-teorizado en los enfoques feministas interseccionales francófonos; es decir, la identidad de género (cis/trans), para favorecer la solidaridad entre las feministas y transactivistas. Gira en torno a la pregunta siguiente : ¿cuáles son las diferentes definiciones feministas del sexo/género y cuáles son las políticas que tienen para pensar las realidades trans? En respuesta, propongo una tipología de cuatro paradigmas interpretativos de sexo/género. Tras la presentación de sus características, voy a mostrar su influencia en las estrategias políticas formuladas por las feministas que la reclaman. Luego, voy a proceder a un análisis de las consecuencias de la adopción de estos paradigmas en las alianzas entre feministas y transactivistas. Si la tesis que se defiende es que el paradigma del constructivismo social subversivo ofrece una conceptualización más positiva de las transidentidades, argumentaré que los demás paradigmas no pueden ser dados de alta sin cuestionar primero su movilización, sus transformaciones y sus mestizajes por los activistas en el terreno.