Volonté interne et for intérieur : le silence et l’inaction en guise d’outils interprétatifs du contrat

Fiche du document

Date

2015

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Relations

Ce document est lié à :
Les Cahiers de droit ; vol. 56 no. 3-4 (2015)

Collection

Erudit

Organisation

Consortium Érudit

Licence

Tous droits réservés © Université Laval, 2015



Citer ce document

Pierre Rainville, « Volonté interne et for intérieur : le silence et l’inaction en guise d’outils interprétatifs du contrat », Les Cahiers de droit, ID : 10.7202/1034464ar


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En Es

Ni insondable ni impénétrable, le silence ne possède pas d’ambiguïté consubstantielle. À l’encontre de la thèse de son inexpressivité, le présent article dévoile la juridicité du silence au stade de l’interprétation du contrat. À défaut d’avoir été exprimée avec toute l’éloquence voulue au moment de la formation du contrat, la volonté contractuelle peut apparaître lors de sa phase d’exécution. La passivité possède, à cet égard, un vaste registre expressif (défaut de démenti, absence de protestation, inexécution prolongée, tardivité d’une réclamation…) de nature à seconder l’interprète du contrat. La teneur des obligations et les modalités du contrat peuvent se loger dans une attitude passive : par le jeu du non-dit, le contrat prend alors peu à peu forme. Fidèle au primat de la volonté interne des parties, la portée interprétative confiée au silence se destine à la compréhension intime de l’accord. Trois méthodes d’interprétation contractuelle se font soudainement complémentaires : la recherche subjective de la volonté, l’interprétation fondée sur la bonne foi et celle axée sur le respect des attentes légitimes des parties sont tour à tour interpellées et confortées par l’étude du silence du contractant.

Silence is neither unfathomable nor impenetrable - it has no consubstantial ambiguity. To counterbalance the argument that silence lacks significance, this article discloses the juridical relevance of silence as it applies to the interpretation of contracts. A contractual intention may, unless it has been expressed with sufficient certainty when the contract is formed, appear only when the agreement is being performed. Passivity has, from this point of view, a broad expressive range (lack of denial, absence of protest, extended non-performance, lateness of claim, etc.) that facilitates the agreement’s interpretation. The scope of the obligations and the terms and conditions of the contract may be evidenced through silence or inaction : the contract gradually takes shape through what is left unsaid. Based on the principle that the parties’ internal will is paramount, the interpretative role of silence offers an internal look on the agreement’s contours. The use of silence as an interpretative tool brings together three methods of contractual interpretation that are generally seen as distinct : the subjective search for intention, interpretation based on good faith, and interpretation based on the parties’ legitimate expectations are all involved when silence is given an interpretative role.

El silencio no es inescrutable, ni es arcano, y tampoco posee una ambigüedad consustancial. A pesar de la tesis de su inexpresividad, el presente artículo revela la juridicidad del silencio en el estado de la interpretación del contrato. A falta de haberse expresado con la elocuencia debida al momento de la formación del contrato, la voluntad contractual puede surgir en la fase de la ejecución. En este sentido, la pasividad posee un vasto registro expresivo (a falta de que sea desmentido, en ausencia de protesta, por inejecución prolongada, por tardanza para realizar un reclamo, etc.) para secundar al intérprete del contrato. Los términos de las obligaciones, y las modalidades del contrato pueden encontrarse en una actitud pasiva a través del juego de lo no expresado ; así, el contrato va tomando forma poco a poco. Fiel a la primacía de la voluntad interna de las partes, el alcance interpretativo confiado al silencio se destina a la comprensión íntima del acuerdo. Entonces, tres métodos de interpretación contractual se vuelven inesperadamente complementarios : la búsqueda subjetiva de la voluntad, la interpretación basada en la buena fe, y aquel que se enfoca en el respeto de las aspiraciones legítimas de las partes que son, a su vez, interpeladas y respaldadas por el estudio del silencio del contratante.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en