2013
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Recherches sémiotiques ; vol. 33 no. 1-2-3 (2013)
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Martin Lefebvre, « Esthétique du signe et interprétation des oeuvres d’art », Recherches sémiotiques / Semiotic Inquiry, ID : 10.7202/1035287ar
Y a-t-il un usage en art pour la théorie esthétique de Peirce? À première vue, l’esthétique peircéenne semble assez peu concernée par le problème de l’art. Or, un examen plus poussé montre que ce n’est pas tout à fait le cas. Aussi, plutôt que de plaquer les conceptions de Peirce sur un aspect ou un autre de la pratique ou de la théorie de l’art (par exemple, la créativité, l’histoire de l’art, le style, le genre), ou encore à une oeuvre en particulier, il s’agira ici d’examiner de quelle manière l’art s’insère dans la conception peircéenne de l’esthétique. L’argument est divisé en deux partie. La première section présente la conception peircéenne de l’esthétique dans le contexte des sciences normatives. J’y montre comment l’esthétique entretient des liens avec plusieurs thèmes de la pensée de Peirce, dont sa cosmologie et son agapisme, et le rôle joué par l’abduction et la notion d’insight. La deuxième section considère de quelle manière l’art peut être “admirable” et contribuer au summum bonum. L’esthétique peircéenne suggère que ce qui nous attire vers l’art est une qualité sémiotique entendue comme qualité de l’esprit ou qualité de la Troisièmeté.