Vox et machina : lorsque l’électronique redéploie la voix dans les opéras de Philippe Manoury (En écho, 60e Parallèle, K…, La Frontière, La Nuit de Gutenberg)

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2014

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Les Cahiers de la Société québécoise de recherche en musique ; vol. 15 no. 2 (2014)

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Brice Tissier, « Vox et machina : lorsque l’électronique redéploie la voix dans les opéras de Philippe Manoury (En écho, 60e Parallèle, K…, La Frontière, La Nuit de Gutenberg) », Les Cahiers de la Société québécoise de recherche en musique, ID : 10.7202/1036119ar


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À la fois compositeur et chercheur, Manoury s’est très tôt intéressé à l’interaction en temps réel entre les instruments acoustiques et les nouvelles technologies liées à l’informatique musicale, telle que développée à l’Institut de recherche et coordination acoustique/musique (Ircam) à partir des années 1980. Après Répons (première version en 1981) de Pierre Boulez, le besoin se fait en effet sentir de casser la rigidité de l’outil électronique et d’explorer au-delà du dialogue conventionnel instrument/ordinateur, afin d’élaborer, enfin, une symbiose réciproquement profitable, malléable en concert, et constamment renouvelable, à la manière d’une interprétation concertante. Après l’instrument, le compositeur devait très rapidement se pencher sur la problématique soulevée par la voix. À partir de 1993, Manoury travaillera ainsi à la capture, puis au traitement numérique de la voix en temps réel, d’abord par une analyse des composantes acoustiques du son, puis une manipulation de ces composantes. Le cycle de mélodies En écho (1993-1994) pour soprano et électronique représentera le premier stade de cette réflexion, toujours dans le cadre de recherches expérimentales.Si le chercheur Manoury recherche l’innovation, le compositeur Manoury, quant à lui, se tourne aussi volontiers vers les institutions et les genres musicaux traditionnels, dont l’opéra et la musique chorale. L’écriture vocale de Manoury, que l’on peut qualifier de simple et naturelle, témoigne d’une grande flexibilité et est le fruit d’une réflexion qui prend en compte les limites du langage post-sériel, et dont témoignent ses différents opéras. Or, ce retour au genre-roi ne saurait se priver de l’innovation électronique nouvellement créée ; 60e Parallèle (1995-1996), K… (2000), La Frontière (2003) et La Nuit de Gutenberg (2011) intègrent une partie électronique, profitant, pour chaque opus, des avancées de la technique au service de la voix et de l’art lyrique. L’objet de ce texte est de proposer une approche globale des différents projets lyriques de Manoury, afin de mettre notamment en lumière le rôle de plus en plus prononcé de la transformation électronique sur le plan dramatique, et d’étudier également le réel travail de réciprocité entre l’instrumental et l’électronique.

Both a composer and a researcher, Manoury took an early interest in real-time interactions between acoustic instruments and new technologies in computer music, as developed by the Institut de recherche et coordination acoustique/musique (Ircam) since the 1980s. After Répons (original version in 1981) by Pierre Boulez, there was a need to break the rigidity of the electronic tool and explore beyond the conventional instrument/computer dialogue to develop a mutually beneficial symbiosis, malleable in concert, and constantly renewable, in the style of a concert performance. After the instrument, the composer had to quickly consider the issue of the voice. Starting in 1993, Manoury worked to capture and then digitally process voice in real-time, first by analyzing the acoustic components of the sound, and then by manipulating these components. The melody cycle En écho (1993-1994) for soprano and electronics was the first stage in this reflection, as part of experimental research.If Manoury the researcher was seeking innovation, Manoury the composer, however, willingly turned to traditional institutions and musical genres, including opera and choral music. Manoury’s vocal compositions, which can be described as simple and natural, show enormous flexibility and are the fruit of a reflection that takes into account the limits of post-serial language, as demonstrated by his various operas. Yet this return to the king of the genre was not without new electronic innovations: 60e Parallèle (1995-96), K… (2000), La Frontière (2003) and La Nuit de Gutenberg (2011) incorporate an electronic component, using, for each opus, technological developments for voice and opera. The aim of this article is to provide a comprehensive approach to Manoury’s various operatic projects in order to highlight the increasingly prominent role of the electronic transformation at the dramatic level, and also to analyze the true reciprocal work between the instrumental and the electronic.

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