Les préposés aux bénéficiaires au Québec : entre amour du métier et dégoût de la tâche. Comment l’analyse de l’activité permet de comprendre le paradoxe

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2016

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Sociologie et sociétés ; vol. 48 no. 1 (2016)

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François Aubry, « Les préposés aux bénéficiaires au Québec : entre amour du métier et dégoût de la tâche. Comment l’analyse de l’activité permet de comprendre le paradoxe », Sociologie et sociétés, ID : 10.7202/1036888ar


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L’objectif de notre article est de montrer comment l’analyse de l’activité des préposés aux bénéficiaires travaillant en centre d’hébergement au Québec permet de comprendre le processus produisant le décalage entre leur amour du métier et leur dégoût de la tâche. L’apport théorique de la psychologie de la sociologie du travail est fécond pour comprendre l’écart entre leur idéal professionnel (le prendre soin) et le travail prescrit conditionné largement par la lourde charge de travail. Nous démontrons que les préposés tentent de développer et appliquer collectivement, en situation de travail, des stratégies pour réduire cet écart, signe de leur capacité d’autonomie et d’inventivité collective. La reconnaissance de l’existence de ces stratégies et autonomie par les organisations de santé permettrait de faire éclore un débat politique sur les compétences réelles développées par ces préposés, en évitant le seul discours naturalisant ou individualisant largement répandu.

The aim of this article is to show how analysis of the activity of orderlies in nursing homes in Quebec allows us to understand the process producing the gap between their love of the job and their distaste for the task. The theoretical contribution of psychology and sociology of work is fruitful to understand the difference between their professional ideal (care) and the actual work largely conditioned by the heavy workload. We demonstrate that the orderlies are trying to develop and collectively apply strategies in the workplace to reduce this gap, sign of their capacity for collective autonomy and inventiveness. The recognition of the existence of such strategies and autonomy by health organizations would hatch a political debate on the real skills developed by these employees, avoiding the single speech naturalizing or individualizing widespread.

El objetivo de nuestro artículo es mostrar cómo el análisis de la actividad de los auxiliares de enfermería que trabajan en los centros de albergue de Quebec permite comprender el desfase existente entre su amor por el oficio y su desprecio por el trabajo. La contribución teórica de la psicosociología del trabajo es fecunda para comprender el desfase entre su ideal profesional (prestar cuidados) y el trabajo prescrito, condicionado ampliamente por la importante carga de trabajo. Aquí demostramos que los auxiliares intentan desarrollar y aplicar colectivamente, en situación de trabajo, estrategias para reducir este desfase, signo de su capacidad de autonomía y creatividad colectiva. El reconocimiento de la existencia de estas estrategias y autonomía por parte de las organizaciones de salud permitiría abrir un debate político acerca de las competencias reales desarrolladas por estos auxiliares de enfermería, evitando el único discurso naturalizante o individualizante ampliamente conocido.

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