Justice, genre et entreprise : Esquisse d’une philosophie politique féministe de l’entreprise

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2016

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Politique et Sociétés ; vol. 35 no. 2-3 (2016)

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Naïma Hamrouni et al., « Justice, genre et entreprise : Esquisse d’une philosophie politique féministe de l’entreprise », Politique et Sociétés, ID : 10.7202/1037010ar


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Jusqu’ici, ni les égalitaristes ni les philosophes politiques féministes ne se sont sérieusement attardés à l’entreprise à titre d’institution où se produisent et se reproduisent les injustices de genre. Dans la mesure où les inégalités entre les sexes dans la famille, sur le marché et sur le plan de la participation démocratique se renforcent les unes les autres, faire l’examen critique d’institutions comme l’entreprise du point de vue de la justice représente pourtant une des étapes importantes de la marche vers la réalisation de la justice de genre. C’est l’objectif que nous nous donnons dans cet article. Dans la première partie, nous nous intéressons à la place prépondérante qu’occupe l’éthique du care dans la littérature féministe sur l’entreprise. Parce qu’elle s’attache essentiellement à la promotion de dirigeants d’entreprise vertueux, nous concluons que cette éthique du care se trouve en partie démunie lorsque vient le temps de penser la transformation organisationnelle de l’entreprise et des rapports en son sein dans la visée d’atteindre une plus grande justice de genre. Dans une deuxième partie, nous nous attardons à justifier, suivant une perspective normative, l’analyse de l’entreprise du point de vue de la justice de genre. Enfin, ayant déterminé que les approches distributives de la justice de genre sont insuffisantes pour penser la justice dans l’entreprise, nous terminons en esquissant une approche multidimensionnelle de la justice de genre dans et de l’entreprise, alliant justice distributive, participative et égalité relationnelle.

Corporations, as institutions that participate in the creation and perpetuation of gender injustices, have been neglected by feminist political philosophers and egalitarians in general. However, since gender inequalities within the family, the market, and in democratic participation are interconnected, critically scrutinizing institutions such as corporate organizations appears to be essential in order to achieve gender justice. This is our goal in this paper. In the first part, we look at the (surprising) domination of the ethics of care in the feminist literature on corporations. Since it focuses essentially on the goal of developing virtuous managers, we conclude that this ethics of care is misleading when it comes to reflect on the kind of relations that characterize corporations and their much needed organizational transformation. In the second part, we attempt to highlight and articulate more explicitly the need for a critical analysis of corporations from the point of view of gender justice. Finally, having shown how purely “distributive” approaches of gender justice are unsatisfactory, we finish by outlining a multidimensional approach to gender (in)justice within and by corporate organizations. We do so by drawing on the insights of distributive, participatory, and relational accounts of equality.

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