2016
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Nouvelles perspectives en sciences sociales ; vol. 11 no. 2 (2016)
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Yves Jamont JR Duplan, « Quelle logique pour la complexité? », Nouvelles perspectives en sciences sociales: Revue internationale de systémique complexe et d'études relationnelles, ID : 10.7202/1037106ar
Nous qualifions d’orthodoxe tout type de logique qui repose entièrement sur l’axiomatique aristotélicienne, dite identitaire, et sur le principe de bivalence. Les logiques orthodoxes donnent lieu à un mode de raisonner analytique qui refuse la contradiction et dans lequel tout concept se distingue strictement et discrètement de tout autre concept.Une manière de raisonner qui se veut une alternative à l’analytique est la dialectique. Celle-ci admet la contradiction comme principe fondamental. Dans le sillage de la dialectique, on trouve des systèmes logiques qui intègrent la contradiction, mais ont la particularité d’adopter le principe d’identité. Ce sont les logiques néo-orthodoxes formées de l’ensemble des logiques dites affaiblies, non triviales et paraconsistantes.Eu égard aux phénomènes perçus complexes évoluant dans le temps et dans l’espace, nous remettons en question le caractère strictement absolu de l’identité et acceptons la contradiction comme forme particulière de la différenciation. Nous proposons trois principes de base pour établir une logique de la complexité : les principes d’idemité, de différentialité et de relationnalité. Ils n’excluent pas l’axiomatique aristotélicienne, mais reconnaissent sa pertinence seulement à un certain niveau d’abstraction. De plus, nous esquissons un modèle de différenciation des propositions ou énoncés en fonction de leurs valeurs de vérité.