2016
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Cahiers québécois de démographie ; vol. 45 no. 1 (2016)
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Danielle Gauvreau et al., « Le baby-boom québécois : l’importance du mariage », Cahiers québécois de démographie, ID : 10.7202/1037271ar
Le baby-boom est un phénomène marquant du xxe siècle dans la plupart des pays industrialisés. Au Québec, il se distingue parce qu’il combine l’augmentation de la fécondité générale et la baisse de la fécondité des couples mariés : ainsi, le baby-boom a lieu parce que plus de gens se marient et se marient plus tôt, même s’ils ont moins d’enfants que leurs parents. Ce paradoxe a été mis en évidence par Jacques Henripin dans sa monographie du recensement de 1961 sur la fécondité au Canada. Nous utilisons les données rétrospectives du recensement de 1981 afin d’analyser plus finement les comportements de nuptialité des femmes et des hommes pendant le baby-boom en nous concentrant sur les différences entre groupes ethnoreligieux et de niveaux de scolarité. Les transformations les plus importantes consistent en un rajeunissement généralisé de l’âge au mariage et, chez les femmes et les francophones les plus scolarisés surtout, en une augmentation de la propension à se marier. Il s’ensuit que les écarts entre groupes ethnoreligieux et entre niveaux de scolarité diminuent considérablement. Le baby-boom québécois semble donc avoir été causé d’abord et avant tout par le mariage plus précoce dans tous les groupes et l’augmentation de la nuptialité dans certains groupes seulement.