2014
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Ethnologies ; vol. 36 no. 1-2 (2014)
Tous droits réservés © Ethnologies, Université Laval, 2014
Jo Littler, « Intangible roles : Theory, policy, practice and intangible cultural heritage », Ethnologies, ID : 10.7202/1037601ar
L’intérêt pour le savoir non matériel et les formes de communication dans le domaine du patrimoine culturel immatériel peut être relié à la fois à l’intérêt grandissant des conservateurs de musée pour les expositions « expérientielles » et à la valorisation dans la société contemporaine de ce que l’on qualifie généralement « d’économie expérientielle ». Autrement dit, l’intérêt récent pour le patrimoine culturel immatériel pourrait tout à fait se replacer dans le contexte de ce que l’on a appelé le « virage culturel ». Ce contexte étant donné, l’auteur de cet article examine la façon dont le cas du patrimoine culturel immatériel met vivement en relief deux questions en particulier : premièrement, les controverses contemporaines cherchant à déterminer s’il est souhaitable que des universitaires s’attaquent à l’administration de la culture – à savoir si le fait d’entériner une politique représente une abdication des possibilités politiques – et deuxièmement, la question des limites de la politique culturelle, à savoir ce qu’il est possible d’administrer. Renonçant délibérément à une approche technocratique étroite, cet article soutient qu’il nous faut interroger l’héritage culturel du patrimoine culturel immatériel lui-même. Ce faisant, nous serons mieux outillés pour envisager à quoi pourraient ressembler les interactions imaginatives d’amples proportions entre la théorie, les politiques, les processus et les pratiques.