La bande animée coréenne peut-elle rester animée en français ?

Fiche du document

Date

2014

Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Relations

Ce document est lié à :
TTR : Traduction, terminologie, rédaction ; vol. 27 no. 2 (2014)

Collection

Erudit

Organisation

Consortium Érudit

Licence

Tous droits réservés © GuillaumeJeanmaire, 2016


Résumé Fr En

La bande dessinée coréenne (manhwa) est « animée » par l’omniprésence d’iconotermes imitant non seulement des sons (onomatopées), mais aussi des mouvements qui peuvent être tant physiques (gestes, mimiques, déplacements) que sensoriels ou psychiques (émotions, états d’âme), ou qui peuvent suggérer un aspect, une texture. Elle prend ainsi une dimension à la fois sonore, cinétique, voire émotionnelle. Face à ces idéophones, plusieurs stratégies s’offrent aux traducteurs : outre l’omission pure et simple, communément pratiquée, et la transcription phonétique en lettres latines, souvent opaque, certains leur substituent un mot ou un syntagme ; le rendu est alors trop sémantique et explicite. Le recours à un iconoterme (souvent une onomatopée) permet de restituer de manière plus suggestive et imagée, au-delà du sens, toute la force expressive ou iconique de l’idéophone d’origine, activant ainsi en sourdine l’imagination sonore, voire visuelle et émotionnelle, du lecteur-déchiffreur dans un environnement du tout-à-l’image. Or, c’est là une des spécificités, un des attraits du manhwa et de ses idéophones. Lorsque ces stratégies ne suffisent pas, la solution que nous proposons est le simple report si l’on « dessine » le sens, l’évoquant par sa disposition graphique (calligrammes).

Korean comic strips (manhwa) are “animated” through omnipresent iconowords that imitate not only sounds (onomatopoeias), but also movements which depict actions or conditions that are physical (e.g., gestures, facial expressions, movements), sensorial or psychological (e.g., emotion, mood), or are evocative of an aspect or texture (ideophones). In this way, they assume not only a sonic but also a kinetic or even an emotional dimension. Translators can adopt several strategies to render ideophones. In addition to simple omission, which is commonly practised, and phonetic transcription into the Latin alphabet, which produces an often opaque result, some translators replace them with a word or a syntagma; however, the result is then frequently overly semantic and explicit. The usage of iconoterms (often an onomatopoeia) enables recreation in a more suggestive, colourful style that transcends mere meaning, as they convey the expressive or iconic force of the original ideophone. In this way, iconoterms quietly activate the sonore, visual and emotional imagination of the decoder-reader in an all-image environment, which is one of the most notable specificities underlying the appeal of manhwa and its ideophones. When translation strategies are insufficient, the solution we propose is a simple, direct transfer, provided that the translator draws the meaning evoked by its graphic disposition (calligrams).

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en