2015
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Études/Inuit/Studies ; vol. 39 no. 2 (2015)
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Marie-Michelle Dionne, « Représentation matérielle de la chaîne opératoire de traitement des peaux sur des sites paléoesquimaux du Nunavik », Études/Inuit/Studies, ID : 10.7202/1038147ar
La compréhension de la fonction réelle des outils retrouvés en contexte archéologique offre un accès privilégié aux modes de vie et aux organisations socioéconomiques du passé. La fonction peut être retracée grâce à l’analyse des dynamiques d’usure et des combinaisons diagnostiques de traces d’utilisation (tracéologie). La notion de fonction ne réfère pas seulement à ce à quoi un objet a servi, mais également au rôle qu’il a pu jouer au sein d’une organisation socioéconomique donnée, constituée de chaînes opératoires techniques. La fonction qu’occupe un outil au sein d’une chaîne opératoire est représentative de choix techniques appliqués dans le cadre d’un ensemble culturel, évoluant dans un contexte physique spécifique. La quête de la fonction exige non seulement la constitution d’une base de données des dynamiques d’usure réalisée en milieu contrôlé mais également des expérimentations ethnoarchéologiques. L’étude de la représentation matérielle de la chaîne opératoire de traitement des peaux sur trois sites paléoesquimaux du Nunavik, Pita (KcFr-5), Tivi Paningayak (KcFr-8A) et Tayara (KbFk-7), a permis d’interpréter et de comprendre la fonction réelle des catégories d’outils sélectionnées, pour finalement identifier des activités féminines dans la société dorsétienne et son économie.