2016
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Laval théologique et philosophique ; vol. 72 no. 1 (2016)
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Roberto Formisano, « Immanence et existence : Michel Henry et le problème de l’ontologie, entre Heidegger et Fichte », Laval théologique et philosophique, ID : 10.7202/1038539ar
Dans L’essence de la manifestation (1963), la phénoménologie de Michel Henry se présente à la manière d’une philosophie première qui demande expressément et exige l’expulsion de la finitude hors du questionnement ontologique. Dans cet article, je vise à montrer que la raison ultime de cette exigence repose sur une opposition que, dans le cadre de la « critique du monisme ontologique », la problématique henryenne établit entre l’existence en soi de l’absolu et sa manifestation opérée par l’ouverture de l’horizon temporellement fini de l’existence humaine. Reprise et développée à partir d’une interprétation critique de la philosophie de la religion de Fichte, la thèse de l’opposition entre l’absolu en soi et sa manifestation finie dans l’existence constitue en effet le préalable décisif qui régit le renversement — toujours revendiqué par Henry — de l’ontologie de Heidegger et de sa conceptualisation de la phénoménologie.