Petite philosophie d’André Belleau

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2016

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Voix et Images ; vol. 42 no. 1 (2016)

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Frédéric Rondeau, « Petite philosophie d’André Belleau », Voix et Images, ID : 10.7202/1038586ar


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Il est souvent question de Roland Barthes dans les essais et les carnets d’André Belleau. C’est le sémiologue, le critique de Tel quel et le penseur du structuralisme que ce dernier évoque. Belleau s’inspire des écrits de Barthes (et de ceux de Jean Marcel) pour développer son « essayistique », mais aussi, sans doute, pour s’accorder une légitimité d’écrivain. Belleau considère que « l’écrivain est […] celui qui travaille le discours social » (« Approches et situation de l’essai québécois », Y a-t-il un intellectuel dans la salle ?), et ce sont d’abord les « signes du réel » qui retiennent son attention, comme celle de Barthes. Tous deux partagent en outre une passion pour les formes courtes (l’essai, la nouvelle, la chanson). Or, au-delà de ces rapprochements, c’est surtout leur rapport au politique qui nous intéressera, celui-ci paraissant indissociable de leur conception même de l’écriture. Pour André Belleau, l’écriture exige une forme de retrait, une mise en perspective et l’expression d’une singularité prenant forme autour de la question suivante : « Comment être manifestement solidaire du groupe dans la distance ? » (« Petite grammaire de la solidarité avec le peuple », Y a-t-il un intellectuel dans la salle ?) C’est une interrogation semblable que l’on retrouve chez Barthes lorsqu’il élabore les notions « d’impersonnel » et de « neutre ». Cet article visera à établir des parallèles entre la politique mise en oeuvre par ces auteurs et l’importance qu’ils accordent au style, à une certaine forme de « plaisir du texte » et de souplesse de la pensée.

Roland Barthes often appears in the essays and notebooks of André Belleau. Focusing on the semiologist, the Tel quel critic and the structuralist thinker, Belleau finds inspiration in the writings of Barthes (and Jean Marcel) to develop his “essayistics”, but also, no doubt, to give himself legitimacy as a writer. Belleau thinks that “the writer is … the one who works on social discourse” (“Approches et situation de l’essai québécois”, Y a-t-il un intellectuel dans la salle?), and he, like Barthes, is primarily drawn to the “signs of the real”. Barthes and Belleau also share a passion for short forms (essay, short story, song). Beyond these resemblances, however, we are chiefly interested in their relationship to politics, which would seem to be indissociable from their conception of writing. For André Belleau, writing demands a kind of withdrawal, a putting into perspective, and the expression of a singularity that takes shape around the following question: “How can one be manifestly in solidarity with a group while at a distance?” (“ Petite grammaire de la solidarité avec le peuple”, Y a-t-il un intellectuel dans la salle?). A similar question is raised by Barthes when he develops the ideas of “the impersonal” or the “neutral”. This article will seek to draw parallels between the politics put forward by these authors and the importance they assign to style, and to a certain kind of “pleasure of the text” and suppleness of thought.

Se alude con frecuencia a Roland Barthes en los ensayos y cuadernos de André Belleau. Es al semiólogo, al crítico de Tel quel y al pensador del estructuralismo que este último evoca. Belleau se inspira en los escritos de Barthes (y en los de Jean Marcel) para desarrollar su ‘ensayística’, pero también sin duda, para otorgarse una legitimidad de escritor. Belleau considera que “el escritor es […] aquel que trabaja sobre el discurso social” (“Enfoques y situación del ensayo quebequense, ¿Hay algún intelectual en la sala?), y son en primer lugar los “signos de lo real” los que llaman su atención, al igual que la de Barthes. Asimismo, ambos comparten una pasión por las formas cortas (el ensayo, la novela corta, la canción). Ahora bien, más allá de estos acercamientos, es sobre todo su relación con lo político lo que nos interesará, ya que parece indisociable de su concepción misma de la escritura. Para André Belleau, la escritura exige una forma de retirada, una puesta en perspectiva y la expresión de una singularidad que toma forma en torno a la siguiente pregunta: “´¿Cómo ser abiertamente solidario del grupo en la distancia?” (“Pequeña gramática de solidaridad con el pueblo”, ¿Hay algún intelectual en la sala?). Es una interrogación similar a la que se encuentra en Barthes cuando elabora las nociones de ‘impersonal’ y de ‘neutral’. El objetivo de este artículo es establecer paralelos entre la política implantada por estos autores y la importancia que otorgan al estilo, a cierta forma de ‘placer del texto’ y de flexibilidad del pensamiento.

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