2016
Ce document est lié à :
Frontières ; vol. 28 no. 1 (2016)
Tous droits réservés © Université du Québec à Montréal, 2017
Estelle Grandbois-Bernard, « Portraits de maisons à l’abandon. Ruines, photographie et mémoire des villes délaissées », Frontières, ID : 10.7202/1038862ar
La photographie de ruines connaît aujourd’hui de plus en plus d’adeptes. Comment comprendre les représentations qu’elle nous offre des villes ? Le présent article propose une lecture critique de la pratique et des images photographiques de ruines, en s’intéressant particulièrement aux photographies de maisons à l’abandon. Partant d’une critique de la « ruin porn », nous présentons une analyse de séries photographiques prenant pour objet des maisons délaissées, et proposons de considérer ces images comme des « portraits de maison », des représentations qui cherchent à exprimer la personnalité et la vitalité persistante des ruines urbaines. Différentes questions interprétatives sont soulevées par cette piste de lecture des images : la temporalité de la photographie à la rencontre de celle de la ruine, la relation entre l’image et la mort, l’invisibilisation des personnes habitant des villes en décroissance, et le devenir de l’« habiter » contemporain.