2015
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Études littéraires ; vol. 46 no. 3 (2015)
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Nicolas Gauthier, « Ternir l’héroïsme : modernité(s) du complot et de l’espionnage févaliens », Études littéraires, ID : 10.7202/1039378ar
L’article propose une relecture de trois oeuvres de Paul Féval (1816-1887) – L’Homme du gaz (1872), Les Mystères de Londres (1843-1844) et La Quittance de Minuit (1846) – à la lumière du récit d’espionnage. Si seul le premier de ces romans peut être considéré comme appartenant à ce genre, tous trois sont construits sur une conspiration visant à renverser un État-nation. L’article met en évidence les éléments typiques du récit d’espionnage à l’oeuvre dans ces romans afin d’illustrer comment ces récits participent déjà d’un schisme fondamental au sein du genre, même si la critique situe généralement l’apparition de ce schisme dans le second tiers du XXe siècle. En déplaçant ce repère, cette étude cherche à montrer que le récit d’espionnage a, dès ses origines, partie liée avec une conception de la modernité marquée par un inexorable sentiment d’impuissance.