2017
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Revue d’histoire de l’Amérique française ; vol. 70 no. 3 (2017)
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Alex Gagnon, « Des flambeaux et des silhouettes : Nuit, ville, crime et insécurité à Québec (1820-1845) », Revue d’histoire de l’Amérique française, ID : 10.7202/1039517ar
Les débats sur la sécurité et l’insécurité liées à la peur du crime, qui marquent depuis les années 1990 nos sociétés contemporaines, ne sont pas, comme on le pense parfois, un phénomène propre à la fin du XXe siècle ; ils réactualisent en fait, à leur manière, des peurs déjà vieilles et des crises médiatiques qui, depuis le premier tiers du XIXe siècle, secouent périodiquement les grandes villes occidentales. Si le cas français est aujourd’hui assez bien étudié, les déclinaisons bas-canadiennes du phénomène, en revanche, demeurent largement moins connues. Elles ont pourtant existé, et ce dès les années 1820 et 1830, au moment même où l’insécurité urbaine devant le crime suscite, dans une ville comme Paris, les premières paniques collectives alimentées par une presse en plein essor. À partir d’une plongée dans les journaux de l’époque, cet article analyse les intermittences du sentiment d’insécurité qui s’empare, à l’époque où elle connaît une expansion démographique et économique sans précédent, de la ville de Québec, dont les nuits tranquilles, semble-t-il, deviennent parfois dangereuses.