2017
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Revue de psychoéducation ; vol. 46 no. 1 (2017)
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Steve Geoffrion et al., « Validation de la version française canadienne du Perception of Prevalence of Aggression Scale auprès d’un échantillon d’intervenants en protection de la jeunesse », Revue de psychoéducation, ID : 10.7202/1039685ar
Objectif. L’objectif de cette étude est d’évaluer la validité de construit de la version française de l’échelle Perception Of Prevalence of Aggression Scale (POPAS), un questionnaire auto-rapporté mesurant l’exposition à la violence au travail commise par la clientèle du milieu de la santé et des services sociaux. Méthode. Un échantillon de 310 intervenants en protection de la jeunesse est utilisé afin de confirmer la structure interne à quatre facteurs de l’instrument. À défaut de confirmer cette structure, un modèle d’équation structurelle exploratoire est utilisé. Les facteurs retenus sont soumis aux tests d’alpha de Cronbach qui permettent d’évaluer leur cohérence interne. Ils sont corrélés avec la version française du Posttraumatic Stress Disorder Checklist Scale (PCLS) et du nombre de jours d’absence du travail causé par la violence afin d’évaluer la validité convergente. Il sont également corrélées avec le Felt Accountability (FA) afin d’évaluer la validité divergente. Des analyses de comparaison en fonction du lieu de travail permettent d’explorer la validité de critère. Résultats. L’analyse factorielle confirmatoire ne confirme pas la structure à quatre facteurs du POPAS. L’équation structurelle exploratoire valide une structure à trois facteurs : « violence verbale », « violence physique » et « violence envers soi-même ». Les deux premiers possèdent une bonne cohérence interne. Les corrélations positives entre ces deux facteurs et le PCLS, ainsi qu’entre ces deux facteurs et le nombre de jours d’absence appuient la validité convergente du POPAS. Toutefois, l’absence de corrélation significative entre le dernier facteur et le PCLS, et entre ce facteur et le nombre de jour d’absence n’appuient pas cette convergence. L’absence de corrélation des facteurs avec le FA appuie la validité divergente du POPAS. Les différences observées selon les environnements de travail attestent aussi de la validité de critère. Discussion. La validité de construit de la version française canadienne du POPAS suggère que l’outil permet d’évaluer la fréquence subjective de différentes formes de violence au travail vécues par les intervenants en protection de la jeunesse. Il offre ainsi une alternative aux données officielles (c.-à-d. déclaration d’incidents à l’employeur) qui reflètent peu la réalité de ces travailleurs compte tenu de la sous-déclaration des incidents de violence dans ce milieu.