2016
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Cahiers québécois de démographie ; vol. 45 no. 2 (2016)
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Afiwa N’Bouke et al., « Facteurs associés au recours à l’avortement à Lomé (Togo) : analyse d’une séquence d’étapes menant à l’avortement », Cahiers québécois de démographie, ID : 10.7202/1040396ar
Cette étude examine les facteurs associés au recours à l’avortement à Lomé, la capitale et principale ville du Togo, en modélisant l’avortement comme une séquence d’étapes débutant par l’exposition au risque de grossesse jusqu’au recours à l’avortement, en passant par l’absence de pratique contraceptive et le fait qu’une grossesse qui survient soit déclarée comme étant « non désirée ». L’Enquête sur la planification familiale et l’avortement provoqué (EPAP) réalisée en 2002 auprès de 4 755 femmes âgées de 15-49 ans à Lomé fournit des caractéristiques au moment des grossesses et sert de base aux analyses. Les résultats révèlent que la religion, le statut matrimonial, l’âge, le niveau d’instruction et la parité sont associés aux quatre étapes de la séquence. Ainsi, plusieurs grossesses non désirées surviennent aux âges jeunes. Toutefois, c’est principalement le caractère « hors union » de la grossesse qui fait qu’elle est considérée comme étant « non désirée » et qu’elle est interrompue. Bien qu’étant moins à risque de grossesse, les femmes qui ont au moins deux enfants en vie sont plus susceptibles que les nullipares d’utiliser une contraception, moderne ou non, de déclarer une grossesse comme non désirée et d’avorter. À la lumière de ces résultats, une campagne de prévention efficace auprès des groupes à risque d’avorter devra également prendre en compte leur risque aux étapes antérieures à l’avortement.